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14/11/2009

Paris

L'automne est magnifique cette année à Paris. Il invite à la balade et à lire ou relire l'un des plus beaux livres qui fut jamais écrit sur Paris en particulier et la vie en général : Le tout sur le tout d'Henri Calet. Dédicace émue à tous les lecteurs parisiens...

Paris à la marche, Paris par les pieds, Paris sous les semelles. A chaque foulée, où que l'on aille, on fait lever une poussière de souvenirs sur ces trottoirs que l'on a usés. Je ne puis faire deux pas sans me rencontrer, (...) et je me prends en filature à travers les ans et les rues.

17:34 Publié dans Henri Calet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : calet

12/11/2009

Lucidité

En 1924, Artaud est encore beau comme un astre, il écrit, joue, rugit et sa vitalité n'a d'égal que son extraordinaire lucidité. Le vrai "voyant" de la poésie française, c'est bien lui. Avant que la folie des hommes ne vienne percuter tragiquement ses propres démons, il écrit à Jacques Rivière :

Un homme se possède par éclaircies, et même quand il se possède, il ne s'atteint pas tout à fait.

18:30 Publié dans Antonin Artaud | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : artaud

11/11/2009

Juarroz, le phare

Son oeuvre ne porte qu'un titre : Poésie verticale. Fresque poétique invraisemblable composée de centaines de poèmes sans titres, numérotés comme le seraient les modules d'un mode d'emploi à usage universel. Et il est vrai que plus d'une de ses pages peuvent réellement aider à comprendre notre monde.

Le monde s'est fermé,

l'homme s'est enkysté

sur son propre oeil.

La vie humaine est une capsule

avec des instruments précis

qui permettent d'imiter la réalité.

12:11 Publié dans Roberto Juarroz | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : juarroz

08/11/2009

Gris

Il était là ce matin, le gris de l'automne à Paris. Le vrai gris humide et froid, le bitume qui luit, le vent sur les boulevards et une écharpe de cendres enroulée aux cheminées. Léger pincement au coeur, la parole à Henri Michaux :

Au-dessus des villes les nuages ne partent plus. Les matins ne reviennent pas.

18:22 Publié dans Henri Michaux | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : michaux

07/11/2009

Vers le Portugal

Fernando Pessoa a ouvert le bal des voix portugaises, d'autres suivront, elles se pressent déjà au seuil de ces pages. Par qui commencer : Al Berto, Herberto Helder, Nuno Judice, Jorge de Sena, Antonio Ramos Rosa ? Oui, celui-là. Dans les pages des cahiers qui nourrissent Vox Poetik, les citations de Ramos Rosa sont nombreuses, elle ont bien mûri, elles sont prêtes.

 

Je suis une proue érodée

entourée d'un troupeau d'algues violettes

je suis un aveugle attentif

qui recherche le silence des mots

issus du silence

06/11/2009

Bureau de tabac

Le 15 janvier 1928, Fernando Pessoa s'appelle Alvaro de Campos. Il écrit Bureau de tabac dont Antonio Tabucchi dira bien plus tard que c'est l'un des deux plus beaux poèmes du monde - l'autre étant Fugue de mort de Paul Celan. Il faudrait citer l'intégralité de ce poème pour lui rendre honnêtement hommage mais son seul début peut avoir valeur de maxime sous laquelle placer toute une existence. La suite, il faut la lire, si possible dans la très belle traduction de Rémy Hourcade aux éditions Unes en 1988.

Je ne suis rien.

Je ne serai jamais rien.

Je ne peux vouloir être rien.

A part ça, je porte en moi tous les rêves du monde.

13:42 Publié dans Fernando Pessoa | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pessoa

04/11/2009

Un homme

Observant un homme au comptoir d'un café, son regard perdu dans le flot des passants, portant à ses lèvres un verre puis un autre, on pensera à Jean-Claude Pirotte, autre spécimen de poète belge en exil...

Ainsi chaque jour, je me manque. Le convoi ne m'a pas attendu. Jamais je n'arrive aux rendez-vous que je me fixe.

02/11/2009

L'autre en soi

Bien avant l'expression écrite du poème, il est une rencontre secrète, un mystère. Ce lien est opaque, à peine dicible. Comme peu d'autres, Claude Esteban sut le dévoiler.

Quelqu'un est là. Quelqu'un bouge dans l'angle de ma tête. Traverse mon reflet. Trouve l'issue. Qui décide au dehors, qui parle, qui m'interpelle ? L'espace est neuf. L'air se rassemble en son milieu. Sur la page du jour, pas un seul mot d'écrit.

22:32 Publié dans Claude Esteban | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : esteban

01/11/2009

Belgique

Alors qu'une voix demandait : Qu'est-ce que la Belgique ? un mauvais esprit répondit : une terre qui transforme ses poètes en exilés.

Si cette histoire n'est que partiellement vraie et fort peu évidente à vérifier, il n'en demeure pas moins que pour Henri Michaux elle est exacte. Il est aussi vrai que l'univers dans lequel vit la parole de Michaux n'existe sur aucun atlas. Et en ce jour des Morts sa voix singulière et ricanante est un enchantement.

Il faudrait les funérailles dans des marais. N'est-il pas juste que les vivants, qui suivent le mort, soient eux aussi en difficulté.

20:26 Publié dans Henri Michaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : michaux

Soulages

Bernard Noël a écrit ce qui suit dans un poème intitulé Houston et où il était question de Rothko. Mais c'est bien à Pierre Soulages, célébré au Centre Pompidou cet automne, que l'on pensera en le lisant.

le noir est la seule couleur intérieure

et le seul savoir est d'en faire une porte

00:29 Publié dans Bernard Noël | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : noël