05/05/2010
Eros architecte
Au détour d'une rue à la vue de tel bâtiment... Sur un sentier de montagne en apportant sa pierre à l'édification d'un cairn... Au bout du bout d'une île au pied d'un phare... A l'heure de quelque glorieux réveil matinal... on approuvera Bernard Noël et cette pensée, et l'on saluera la parution du premier volume de ses oeuvres complètes chez POL, Les plumes d'Eros.
toute érection
fait au ciel
une portée de songes
07:55 Publié dans Bernard Noël | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : noël
04/04/2010
Ce que les hommes disent, parfois...
On en dit des choses sur les hommes et leurs sentiments, sur ce qu'ils ne savent pas dire de leurs sentiments, justement... Mais voilà ce qu'un homme peut dire lorsqu'il est poète et qu'il ouvre son coeur à un autre poète... Après de longues années de correspondances, sans jamais se voir, uniquement dans l'espace de leurs mots, Georges Perros écrit à Bernard Noël :
Pas de distance entre vous et moi, vous êtes là, tous les jours, dans cet espace de tendresse, sémaphore, bouée. De l'inoubliable entre nous. Au-delà, sans doute, des mots, ces martyrisés. Qui nous en auront fait voir...
11:22 Publié dans Georges Perros | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : perros, noël
22/03/2010
Une correspondance
Nous sommes en 1960. Bernard Noël écrit pour la première fois à Georges Perros après avoir lu Papiers Collés 1. C'est le début d'une correspondance rare et magnifique, toujours disponible aux précieuses éditions Unes, qui rend encore plus estimable les oeuvres de chacun de ces hommes de lettres.
Il y a une certaine étendue de moi qui s'est trouvée plus vaste après vous avoir lu.
22:16 Publié dans Bernard Noël | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : noël, perros
11/02/2010
Traverser le temps
Bernard Noël est à l'honneur de l'irremplaçable revue Le Matricules des anges (n°110 Février 2010 en vente dans tout ce qui ressemble à une bonne librairie). Vox Poetik en profite pour dire encore une fois que c'est l'un des écrivains, poètes, penseurs les plus essentiels de ce temps. Extrait du Dieu des poètes :
Quiconque s'engage dans l'écriture sent bien que le langage n'est pas toujours la mémoire des choses, mais plus souvent la rumeur d'un monde antelangagier, que nous sommes incapables d'articuler et dont nous traduisons seulement, ici et là, quelques images. D'où notre angoisse au bord d'écrire, puis l'allégresse de le faire parce que, un instant, nous avons traversé le temps.
12:37 Publié dans Bernard Noël | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : noel, matricule des anges
20/01/2010
Méditation
Marcher longuement. Ou courir. Lancer son corps, en tout cas, dans un mouvement d'épuisement. Séparer les uns après les autres toutes les strates de son être. Et se répéter quelques phrases, minces et parfaits métronomes, dont celle-ci de Bernard Noël :
Il n'y a pas de raison d'être. Etre, c'est vivre l'impossible jusqu'à s'en faire une raison.
22:27 Publié dans Bernard Noël | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : noël
20/12/2009
Le reste d'un poème
Ce n'est pas malice que de vouloir citer ce poète-ci en cette période-là mais juste saluer l'une des voix les plus intenses de la littérature française de notre temps. Une voix juste qui baratte la langue, intime et universelle. Essentielle... C'est dans Le reste d'un poème de Bernard Noël que l'on peut lire ce qui suit :
on sent le pas du temps sur la peau des yeux
les os là-bas font des signes secs et blancs
puis le jour se lève au bout des lèvres bleues
une rosée verbale humecte la place
syllabes syllabes qui pourraient tout dire
et qui font seulement des plis sur la langue
on a encore frôlé la solution
19:03 Publié dans Bernard Noël | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : noël
23/11/2009
Voyage
Entre 1995 et 1997 Bernard Noël voyage et balise son trajet de poèmes qui sont autant de visions des lieux qu'il traverse que du reflet de son visage sur les vitres des trains qui l'emportent. L'une de ces bornes se nomme Nulle part. Tout le monde s'y est arrêté un jour et nul n'a envie d'y retourner.
quelqu'un n'a pas posé sa main sur ma nuque
aussi le manque n'a-t-il pas de visage
il est là simplement comme un toucher froid
un rappel de la parfaite solitude
21:56 Publié dans Bernard Noël | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : noël
01/11/2009
Soulages
Bernard Noël a écrit ce qui suit dans un poème intitulé Houston et où il était question de Rothko. Mais c'est bien à Pierre Soulages, célébré au Centre Pompidou cet automne, que l'on pensera en le lisant.
le noir est la seule couleur intérieure
et le seul savoir est d'en faire une porte
00:29 Publié dans Bernard Noël | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : noël