22/11/2018
Une lumière de voyelles
Coupez le cours du temps, bouleversez vos jours, épousez les ondes de chants immémoriaux, le calendrier vacille, les siècles vont se croiser dans quelques lignes.
A la fin du vingtième, Olivier Barbarant fait oeuvre de poète et intitule ses écrits Odes, Elégies... Il déambule dans Paris, écoute Fréhel, recueille les reflets chamarrés du désir, les ombres de la nuit, les cruels et doux refrains de l'amour, et tient la chronique des instants de rien qui font une vie.
Il en compose de longs poèmes réunis dans un recueil essentiel, Odes dérisoires, que l'on peut glisser dans sa poche et lire à voix haute en regardant l'aube grise se lever sur les toits mouillés...
Extrait de La der des der, in Les parquets du ciel.
(...) A la fin du poème c'est comme au début La douleur d'être et la joie à deux de rimer
Aussi la poésie assurément ne change rien mais permet simplement que tu saches même si j'en rougis que tu l'apprennes
Ma déclinaison de je t'aime dans la nuit
Elle ne touche à rien la poésie c'est juste une manière de respirer ou comme de te regarder quand tu dors parce que la veille tu as trop bu
Un moyen aussi de continuer à avancer quand tu n'es pas là mais au travail les poings disparus sous l'argent des plateaux que tout le jour tu portes
Tu dois être joli Noir et blanc enfin c'est comme cela que j'imagine ta tenue
Le poème quand il fait froid que le bleu trop blanc grince aux vitres pour se perdre au gris lové du chat qui dort
Et la parole pour cela je l'étire il me faudrait une phrase de ta longueur et m'y rouler
Avec des syllabes douces et somnolentes comme toi au matin
Comme toute la faïence de toi renversée sur les draps les bols de l'épaule où court azur l'ébréchure des veines les soucoupes des pectoraux et ma main qui s'y perd
Aussi ma lumière de voyelles quand même ce n'est pas rien t'habille (...)
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