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21/10/2010

Parenthèse

Aujourd'hui n'est pas un jour à poème. Quelque chose gronde dans ce pays, une colère enfle, brise les lignes. Et il en est qui feignent de ne pas comprendre. A leur aveuglement on confie ces lignes. Elles sont d'Albert Camus, prononcées lors du discours de réception de son prix Nobel en 1957.

Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde.

La mienne sait pourtant qu'elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse.

Héritière d'une histoire corrompue où se mêlent les révolutions déchues, les techniques devenues folles, les dieux morts et les idéologies exténuées, où de médiocres pouvoirs peuvent aujourd'hui tout détruire mais ne savent plus convaincre, où l'intelligence s'est abaissée jusqu'à se faire la servante de la haine et de l'oppression, cette génération a dû, en elle-même et autour d'elle, restaurer à partir de ses seules négations un peu de ce qui fait la dignité de vivre et de mourir.