29/11/2018
La marche à l'amour
Parfois une voix nous submerge et, après l'avoir entendue, nous ne sommes plus les mêmes. Telle une porte qui s'ouvre sur une pièce jadis close.
Par cette voix surgit en chacun.e un récit nu : un souvenir ou un désir, une lumière ou une blessure, une musique secrète, un chant voilé, un silence dévoilé... L'intime le plus enfoui prend voix et le choeur des mots l'élève.
Dans La marche à l'amour la voix de Gaston Miron transcende et bouleverse au-delà du raisonnable... mais perdre la raison n'est-ce pas cela que nous pouvons aussi attendre et espérer d'un poème ?
(A celles et ceux qui seront touché.e.s par les mots qui suivent : écoutez la mise en musique de cette oeuvre par Babx sur l'album Cristal automatique...)
(...) j'ai quand même idée farouche
de t'aimer pour ta pureté
de t'aimer pour une tendresse que je n'ai pas connue
dans les giboulées d'étoiles de mon ciel
l'éclair s'épanouit dans ma chair
je passe les poings durs au vent
j'ai un cœur de mille chevaux-vapeur
j'ai un cœur comme la flamme d'une chandelle
toi tu as la tête d'abîme douce n'est-ce pas
la nuit de saule dans tes cheveux
un visage enneigé de hasards et de fruits
un regard entretenu de sources cachées
et mille chants d'insectes dans tes veines
et mille pluies de pétales dans tes caresses (...)
11:29 Publié dans Gaston Miron | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.