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18/05/2010

Le pollen d'autrui

Dans le choeur imaginaire de la poésie, telle qu'elle se dessine ici, on ne saurait trouver deux voix plus différentes qu'Eluard et Michaux : la fraternité solaire contre le solitaire, une certaine idée de l'engagement politique contre une défiance absolue envers toute doctrine, un torrent de mots contre le goût de l'aphorisme, le désir du peu... Et pourtant chez l'un et l'autre, une même exigence, une même rigueur : se révéler au miroir du poème et par là-même accepter ce monde, et y vivre.

Je ne vois clair et je ne suis intelligible

que si l'amour m'apporte le pollen d'autrui

Je m'enivre au soleil de la présence humaine

Je m'anime marée de tous ses éléments

Je suis crée je crée c'est le seul équilibre

C'est la seule justice

07:12 Publié dans Paul Eluard | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eluard

29/04/2010

L'épi de l'univers

Il est une librairie à Tours, Le Livre, dont les tables et les rayons sont emplis d'oeuvres rares et fortes, de mots d'hommes et de femmes pour qui l'écrit n'est pas un plan media mais une source vitale. Et même si Eluard n'est peut-être pas le poète élu de cette place forte du livre, ce sont étrangement ces mots de Ailleurs ici partout qui se sont imposés en ce lieu :

Voici ma table et mon papier je pars d'ici

et je suis d'un seul bond dans la foule des hommes

Mes mots sont fraternels mais je les veux mêlés

aux éléments à l'origine au souffle pur

Je veux sentir monter l'épi de l'univers

08:19 Publié dans Paul Eluard | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eluard

15/04/2010

Une pause, un instant, merci...

L'écart entre certaines dates de Vox Poetik l'atteste, il est des brèches dans nos vies, des failles où un temps féroce et omnivore semble avaler les heures. Il nous ballote au gré des rues, nous essore et nous laisse, rincés, un peu hagards sur le bord de nos lits et l'on voudrait une pause, un instant, un peu de rien, juste le temps de relire Eluard, merci...

Tous et toutes grains de sable

impalpables dans le vent

Tous et toutes étincelles

sous une ombrelle de feu

Sommes-nous hommes et femmes

de ces enfants que nous fûmes

Le vent s'est désorienté

la lumière s'est brouillée

Un rien nous tient immobiles

réfléchissant dans le noir

20:10 Publié dans Paul Eluard | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eluard

31/03/2010

A la vie

Poésie ininterrompue de Paul Eluard est un invraisemblable poème de trente pages que l'on peut à chaque lecture redécouvrir, éprouvant selon l'humeur ou l'heure, un mélange confus d'exaltation et de rejet. Mais sa touche finale est une caresse que le temps n'évince pas :

Quand au printemps c'est l'aube

et la bouche c'est l'aube

et les yeux immortels

ont la forme de tout

nous deux toi toute nue

moi tel que j'ai vécu

toi la source du sang

et moi les mains ouvertes

comme des yeux

Nous deux nous ne vivons que pour être fidèles

à la vie

20:55 Publié dans Paul Eluard | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : éluard

25/02/2010

Vieillir

On est encore loin du but bien sûr, mais quelques signes ne trompent pas, la courbe du temps s'engage dans un axe que l'on observe avec méfiance... Il est alors bon de se prémunir et de s'armer auprès des meilleures sources. Pour la vitalité, allons donc voir du côté d'Eluard, il y a de la matière.

Je vis d'un élan constant

arriver est un départ

Vieillir c'est organiser

sa jeunesse au cours des ans

C'est mûrir mille jeunesses

par étés et par automnes

Tenir son vol assez haut

pour que l'aile y ait un but

C'est ruiner l'ombre quotidienne

sur des sommets perpétuels

C'est faire honneur à l'avenir

21:36 Publié dans Paul Eluard | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eluard

01/02/2010

Le travail du poète

Est-ce l'hiver ? La trame des ciels gris et la morsure des jours trop froids ? On tourne les pages des cahiers de notes et on n'y pioche que des lignes de fin du monde... Ou est-ce seulement là le seul et implacable travail du poète comme l'a écrit Paul Eluard ?

La route est courte

on arrive bien vite

aux pierres de couleur

puis

à la pierre vide

On arrive bien vite

aux mots égaux

aux mots sans poids

puis

aux mots sans suite

Parler sans avoir rien à dire

on a dépassé l'aube

et ce n'est pas le jour

et ce n'est pas la nuit

rien c'est l'écho d'un pas sans fin

22:07 Publié dans Paul Eluard | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : éluard