09/02/2018
Sur le jadis (2)
Dans la minute d'absence qui sépare le réveil de la lucidité, une question reste accrochée aux sables d'un rêve... On regarde le ciel rose et les écharpes de neige soudées aux cheminées, on cherche une réponse, sachant fort bien qu'il n'y en a peut-être aucune... mais nous serons toujours plus sereins en écoutant une voix plutôt que le silence...
Surtout quand cette voix est celle de Pascal Quignard. Sur le jadis, chapitre 72, L'Achrone.
Le paradis est le temps antérieur au temps. Il est un lieu étrange qui est situé à l'ouest de l'Eden et dans lequel on rêve. Ce que nous transportons ? L'ombre de la nudité. Nous transportons le souvenir de corps plus anciens que le nôtre. Nous ne sommes que la trace vivante d'une scène qui n'est plus.
(...)
Le corps d'autrefois traîne son visage comme un sillage dans le temps. Une autre fois de visages erre dans les générations des hommes.
08:12 Publié dans Pascal Quignard | Lien permanent | Commentaires (0)
03/02/2018
Supplique (1)
Qu'y-a-t-il de plus lucide que le doute ? La réponse que l'on donne à ce doute.
N'en déplaise à Vénus Khoury-Ghata, Le livre des suppliques prouve à chaque page que le secours est parfois dans les livres...
Tu guettes les couples dans les gares pour te repaître de leurs étreintes
poursuis les veuves dans les cimetières pour étancher ta soif de pierres et de désolation
erres à la recherche du quatrième mur pour t'y adosser
ta cohabitation avec les livres ne t'est d'aucun secours
du papier devant
du papier derrière
et la tendresse noyée dans l'encre
tu rêves d'incendies de forêts et d'automne gris comme dos de loup
pourtant l'air au-dessus de ta tête est d'une douceur à briser le coeur
23:25 Publié dans Venus Khoury-Ghata | Lien permanent | Commentaires (0)