Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08/11/2011

Tomas Segovia 1927-2011

Tomas Segovia n'est plus depuis hier... enfin, c'est ce que disent les communiqués de presse... car nous le savons bien, nous qui les lisons encore et encore : les poètes ne meurent jamais. Leur vie coule dans leur langue, coule dans nos yeux... dès lors que nous répétons, même à voix basse, leurs mots et que nous les faisons nôtres, nous leur accordons l'éternité... Salut à toi, Tomas.

Extrait des Variations du contemplateur :

 

Jamais dans sa pénombre ne parle le langage

Mais il y habite

***

Caché dans les cultures du monde

cultiver comme le jardin de son jardin

un nid d'épaisseur

Plonger dans le ventre du dit

jusqu'à s'enfoncer dans la chaleur obscure

qui est ventre de ce ventre

Durer là où le langage

n'est pas un son mais une fièvre

***

Fidèle aux rives

comme si tu devais ainsi les ancrer

mais en prenant soin d'être toi

sans ancre

Et jamais tapi quand tu te tais

27/10/2011

Séquence du temps

Tomas Segovia a aujourd'hui 84 ans. Au double-miroir de sa vie d'homme et de son oeuvre de poète, ses réflexions sur le temps auront potentiellement une certaine valeur pour les insomniaques, les angoissés, les marathoniens, les hyper-actifs, les chronophobes, les contemplateurs... bref pour toutes et tous qui se dévisagent au matin et ne comprennent pas toujours ce que leur reflet certifie...

Quelque chose de plus que la nuit est en train de tomber

du temps tombe silencieusement

dans un fond de coupe irrécouvrable

***

Un trésor de temps inemployable neige

***

Reclus dans ma maison j'entendais le temps

tourner autour de moi comme un fauve irrité

mais un autre en moi

celui qui parle maintenant

était déjà soumis à son torrent

***

Touche-moi temps

pour tes doigts je suis encore nu