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28/11/2013

Ostinato

Le spectacle des tempes blanchies amène son lot d'émotions auquel succède bientôt, non sans heurts, son flot d'interrogations. Quelques livres sont là pour y répondre. Ostinato de Louis-René des Forêts est l'un d'entre eux. Parce qu'il dépose en douceur sur ces questions non pas une réponse, mais seulement une ombre, une forme d'épure de ce que pourrait être une réponse.

Se croire capable de renverser tous les obstacles, sauf le dernier en vue duquel venir à bout des autres ne compterait pour rien.

Il a oublié entre-temps où le mène son chemin sur lequel, passé un point de non-retour, il marque le pas et c'est tout comme s'il avait atteint sa destination.

Son exaspération, ses défis, sa brûlure... Mais il ne se reconnaît à la fin qu'au plus près du silence.

De l'envol à la chute, tous ces grands espaces paisibles désertés par la mémoire.

13/04/2013

Dire et redire

Sur une page, sur une toile, sur un bloc de pierre, sur une image, vous posez une idée, une sensation, une émotion. Geste aussitôt suivi d'une impression de redite qui vous incommode. Peu importe, continuez, poursuivez ce chemin concentrique et si vous doutez, reportez-vous à ce qui suit. Dans Pas à pas jusqu'au dernier, son ultime ouvrage, Louis-René des Forêts livre d'entrée cette leçon, à méditer en tout instant de découragement.

Dire et redire encore, redire autant de fois que la redite s'impose, tel est notre devoir qui use le meilleur de nos forces et ne prendra fin qu'avec elles.

25/10/2012

Comprendre, enfin

Lire et relire le même poème, maintes et maintes fois, est comme s'abîmer dans la contemplation d'une face montagneuse. Au fil du temps apparaissent dans la roche de nouvelles lignes de faille, de nouvelles voies, jusqu'à ce que se dévoile la trace la plus simple. Ainsi ce soir la conclusion des Poèmes de Samuel Wood de Louis-René Des Forêts sonne comme la plus évidente des définitions de ce qu'est la vox poetik :

Une ombre peut-être, rien qu'une ombre inventée

et nommée pour les besoins de la cause

tout lien rompu avec sa propre figure.

Si faire entendre une voix venue d'ailleurs

inaccessible au temps et à l'usure

se révèle non moins illusoire qu'un rêve

il y a pourtant en elle quelque chose qui dure

même après que s'en est perdu le sens

son timbre vibre encore au loin comme un orage

dont on ne sait s'il se rapproche ou s'en va.

06/03/2012

le vide le plus simple

Saison des tribuns, temps des harangues... Paroles, paroles, paroles, murs de paroles... Torrent de verbes, tsunami de mots, à rendre sourd... et trop souvent l'intelligence plongée dans la fange... Du fond de la bibliothèque une voix murmure, dense et grave : celle de Louis-René Des Forêts, encore un qui a validé que le peu est l'orfèvre du mieux. Pour l'anecdote, recensons ses poèmes : deux, ni plus ni moins. Ecoutons-le dans cet extrait des Poèmes de Samuel Wood, sa parole est rare, sa parole est d'or.

Quitte le lieu natal qui est le royaume du langage et son enfer.

Renonce à te payer de mots qui ne sont que valeurs fausses,

Cesse de les agiter dans ta tête comme un insomniaque

fait en gémissant le compte et le tour de ses déboires.

Parler aura toujours eu trop ou trop peu de sens,

le temps en est révolu comme s'achève celui

de creuser ces vastes fonds derrière toi

à la recherche d'une souveraineté perdue

qui fut autre chose qu'un rêve de l'esprit.

N'aie pas peur d'avoir peur de regagner le vide le plus simple.

26/10/2009

Manuel de combat

Parmi les livres de chevet de Vox Poetik, il y a Ostinato de Louis-René des Forêts. Un de ces textes qui ne se donnent qu'après un âpre combat et qui délivrent des pistes, des sources auxquelles on revient puiser repos ou énergie avant de repartir vers cette étrange chose qu'est une vie d'homme.

Vivre en bonne intelligence avec le doute, mais combattre avec les armes de l'espoir.