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30/10/2009

Ecrire

Ecrire. Comme une hygiène quotidienne. Sans penser à rien d’autre qu’à la chaîne de mots que l’on se doit d’apposer sur n’importe quel support. Inspirer longuement, puis écrire. Cela vous semble fragile et insensé, mais vous ne sauriez y renoncer. Pourquoi ? Libération posa jadis la question à un certain nombre d’écrivains et Beckett eut cette fameuse réponse : « Bon qu’à ça. » Merci Sam, toujours le mot juste… difficile de passer après toi mais d’autres ont apporté des réponses moins radicales mais tout autant utiles pour comprendre la raison de l’une des plus singulières activités de l’espèce humaine.

Ecrire pour Georges Perros :

L’écriture a cette vertu de nous faire exister quand nous n’existons plus pour personne.

21:06 Publié dans Georges Perros | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : perros

27/10/2009

Perros, un proche.

Certains mots sont des fulgurances qui traversent le temps. Dès leur lecture ils explosent en nous et les fragments qu'ils déposent nous deviennent aussi intimes que notre peau ou nos pensées. Leurs auteurs sont alors élus au rang de proche parmi les proches. Ainsi Georges Perros et ses Papiers Collés.

Il n'y a que l'eau, les femmes et la mort qui nous prennent dans notre nudité. Nous changent.

21:33 Publié dans Georges Perros | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : perros

26/10/2009

Manuel de combat

Parmi les livres de chevet de Vox Poetik, il y a Ostinato de Louis-René des Forêts. Un de ces textes qui ne se donnent qu'après un âpre combat et qui délivrent des pistes, des sources auxquelles on revient puiser repos ou énergie avant de repartir vers cette étrange chose qu'est une vie d'homme.

Vivre en bonne intelligence avec le doute, mais combattre avec les armes de l'espoir.

25/10/2009

Cabine d'essayage

Entrez donc dans Vox Poetik votre salon d'essayage de poètes. Ainsi que l'a dit Hans Arp dans des propos rapportés par Alain Gheerbrant :

"La poésie, mon cher Alain, ça s'essaie comme les costumes.

Essayons aujourd'hui un Robert Desnos de très bonne facture existant en toutes tailles. Bien réfléchir avant d'emporter, aucune retouche ne saurait être apportée à une telle pièce...

Il y a un moment précis dans le temps

où l'homme atteint le milieu exact de sa vie,

un fragment de seconde,

une fugitive parcelle de temps plus rapide qu'un regard,

plus rapide que le sommet des pâmoisons amoureuses,

plus rapide que la lumière.

Et l'homme est sensible à ce moment.

19:11 Publié dans Robert Desnos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : desnos, arp

24/10/2009

Pour survivre

Ils font l'actualité, ils parlent sans cesse du haut de leur pouvoir. Ils s'exclament, ils pontifient. Ils nous regardent droit dans les yeux à travers nos multitudes d'écrans. Face à eux - vous avez bien quelques noms en tête - vous êtes parfois pris de haut le coeur et vous désespérez. Ce sentiment n'est pas nouveau, René Char avait déjà fait leur portrait dans Les feuillets d'Hypnos.

 

Il existe une sorte d'hommes toujours en avance sur ses excréments.

20:36 Publié dans René Char | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : char

23/10/2009

Marcel Cohen

Un poète va de librairie en librairie et, tirant son dernier livre des rayons, en même temps qu'il ouvre son stylo, profite de la distraction des vendeurs pour remanier un vers qu'il juge défectueux.

Retrouvant le flot des passants, il est saisi d'un imperceptible vertige : "Si le monde n'est pas dans les mots, comment peut-il être plus léger débarassé d'une scorie ?"

in Le Grand paon-de-nuit

Retrouvez Marcel Cohen avec dix textes inédits dans Les Cahiers Purple n°1.

les mots

Les mots sont le coeur du poème. Ils sont tout à la fois la rivière, le gravier, le filon d'or et le tamis. Et le travail du poète : gratter, gratter toutes les ornières de notre terre pour en extraire le mot juste.

 

Attention, le voilà avec sa plume,

attention il va s'expliquer

il va crier, il est seul

Taisez-vous, taisez-vous, leur dis-je ;

- à qui ? - les mots perdent leurs peaux,

ils sont nus et froids dans ma main.


René Daumal

20/10/2009

Quarante ans

Il est bien difficile et délicat d’extraire quelques lignes d’Une vie ordinaire de Georges Perros. Le flux est chez lui extrême équilibre, le souffle est infime entre chaque mot. Est-il raisonnable d’y glisser un coin pour en soulever quelques uns afin de les isoler sur cette page ? Peut-être pas mais on le fait quand même ! Juste pour l’immense élégance de cette langue.

 

Croyez moi ou non quarante ans

c’est l’âge le plus difficile et le plus reposant On sait

qu’on ne saura jamais la chose

qui nous travaille en grand secret

elle est tellement indicible

que parler devient jeu de cartes

on gagne on perd on ne sait plus

que jouer avec ce que donne

l’invisible distributeur

mais on en connait tous les tours

nous n’avons plus peur que de rien

01:10 Publié dans Georges Perros | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : perros

19/10/2009

incipit

 

 

Pour étirer encore et encore le cours de ce flot indéfini que l'on nomma un jour poésie.
Car un poète jamais ne meurt.
Car un poème vit tant qu'on le lit et le recopie.

On ne trouvera dans Vox Poetik aucun avis, aucune sentence sur la poésie d'hier ou d'aujourd'hui. Juste des sentes, des pistes, des traces. Des noms de poètes, de recueils, de revues. A parcourir un temps ou à suivre toute une vie.

Cela commence ici avec Edmond Jabès :

Seul un noyé saurait parler du fleuve.

10:02 Publié dans Edmond Jabès | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jabès