Vox PoetikLa poésie est ce qui reste au fond du tamis.2024-03-11T07:49:30+01:00All Rights Reserved blogSpiritHautetforthttp://voxpoetik.hautetfort.com/mustaghhttp://voxpoetik.hautetfort.com/about.htmlLe toast de l'ami italientag:voxpoetik.hautetfort.com,2020-04-16:62303162020-04-16T09:59:49+02:002020-04-16T09:59:49+02:00 À nos fenêtres le soir, un verre à la main, ou le matin dans l'immense...
<p>À nos fenêtres le soir, un verre à la main, ou le matin dans l'immense silence de l'aube, une plume d'espoir dans la main, des mots tracent une draye et l'on envoie des messages mentaux à des inconnu.es qui ne répondent pas.</p><p>Erri de Luca fit la même chose pour l'avènement d'une nouvelle année et ce poème,<em> Précis pour le toast du jour de l'an</em> est dans son indispensable recueil <em>Aller simple. </em></p><p>Sommes-nous à l'aube d'un nouvel an ? d'un nouveau monde ? d'une nouvelle ère ? d'ailleurs, quel jour somme-nous ? le savons-nous encore ?</p><p>Alors portons ce toast avec les mots d'un poète, dont certains résonnent étrangement dans ce temps du confinement...</p><p><em>Je bois à celui qui est de service, en train, à l'hôpital,</em></p><p><em>cuisine, hôtel, radio, fonderie,</em></p><p><em>en mer, dans un avion, sur l'autoroute,</em></p><p><em>à qui franchit cette nuit sans un salut,</em></p><p><em>je bois à la prochaine lune, à la fille enceinte,</em></p><p><em>à qui fait une promesse, à qui l'a tenue,</em></p><p><em>à qui a payé l'addition, à qui est en train de la payer,</em></p><p><em>à qui n'est invité nulle part,</em></p><p><em>à l'étranger qui apprend l'italien,</em></p><p><em>à qui étudie la musique, à qui sait danser le tango,</em></p><p><em>à qui s'est levé pour céder sa place,</em></p><p><em>à qui ne peut se lever, à qui rougit,</em></p><p><em>à qui lit Dickens, à qui pleure au cinéma,</em></p><p><em>à qui protège les bois, à qui éteint un incendie,</em></p><p><em>à qui a tout perdu et recommence,</em></p><p><em>à l'abstème qui fait un effort de partage,</em></p><p><em>à qui n'est personne pour celle qu'il aime,</em></p><p><em>à qui oublie l'offense, à qui sourit sur une photo,</em></p><p><em>à qui va à pied, à qui sait aller pieds nus,</em></p><p><em>à qui redonne une part de ce qu'il a eu,</em></p><p><em>à qui ne comprend pas les histoires drôles,</em></p><p><em>à la dernière insulte pour qu'elle soit la dernière,</em></p><p><em>aux matchs nuls, aux N du loto foot,</em></p><p><em>à qui fait un pas en avant et rompt ainsi le rang,</em></p><p><em>à qui veut le faire et puis n'y arrive pas,</em></p><p><em>et puis je bois à qui a droit à un toast ce soir</em></p><p><em>et qui n'a pas trouvé le sien parmi ceux-ci.</em></p><p> </p>
mustaghhttp://voxpoetik.hautetfort.com/about.htmlVivre au ralenti en compagnie de La ralentietag:voxpoetik.hautetfort.com,2020-03-18:62212402020-03-18T15:38:41+01:002020-03-18T15:38:41+01:00 Confinement jour deux. Il faut convoquer à son chevet les amis fidèles,...
<p>Confinement jour deux. Il faut convoquer à son chevet les amis fidèles, invoquer leurs mots pour échapper une minute au réel; ou mieux le comprendre, mieux le happer... Chacun.e fera comme bon lui semblera... Voici Henri Michaux et sa si touchante <em>Ralentie</em>, miroir d'un visage aimé, à la frontière entre l'intime et le vide, chronique d'un temps suspendu...</p><p> </p><p><em>Ralentie, on tâte le pouls des choses; on y ronfle; on a tout le temps; tranquillement, toute la vie. On gobe les sons, on les gobe tranquillement; toute la vie. On vit dans son soulier. On y a fait le ménage. On n'a plus besoin de se serrer. On a tout le temps. On déguste. On rit dans son poing. On ne croit plus qu'on sait. On n'a plus besoin de compter. On est heureuse en buvant; on est heureuse en ne buvant pas. On fait la perle. On est, on a le temps. On est la ralentie. On est sortie des courants d'air. On a le sourire du sabot. On n'est plus fatiguée. On n'est plus touchée. On a des genoux au bout des pieds. On n'a plus honte sous la cloche. On a vendu ses monts. On a posé son œuf, on a posé ses nerfs.</em></p><p>Ouverture de <em>La Ralentie</em> in <em>Lointain intérieur (1937)</em></p>
mustaghhttp://voxpoetik.hautetfort.com/about.htmlC'est quoi, poésie ?tag:voxpoetik.hautetfort.com,2019-07-16:61645702019-07-16T11:55:56+02:002019-07-16T11:55:56+02:00 Énoncez que votre lecture matinale, pour entrer dans un jour neuf, est...
<p>Énoncez que votre lecture matinale, pour entrer dans un jour neuf, est uniquement poésie. Observez l'étonnement, voire l'incrédulité, la complicité parfois — soyez humble, ne les prenez pas pour de l'admiration. Puis tentez d'exprimer pourquoi : choisissez vos mots avec soins, selon l'audience, ou rappelez ces vers d'Eugénio de Andrade dans <em>La poésie ne va pas. </em>C'est clair et efficace, vous pouvez le scander, le chanter et le porter en bandoulière.</p><p> </p><p><em>La poésie ne va pas à la messe,</em></p><p><em>n'obéit pas à la cloche de sa paroisse,</em></p><p><em>elle préfère lâcher ses chiens </em></p><p><em>aux jambes de dieu</em></p><p><em>et des percepteurs.</em></p><p><em>Langue de feu du refus,</em></p><p><em>chemin étroit</em></p><p><em>et sourd de l'abdication, la poésie</em></p><p><em>est une espèce d'animal</em></p><p><em>dans l'obscurité qui récuse la main</em></p><p><em>qui l'appelle.</em></p><p><em>Animal solitaire, parfois</em></p><p><em>ironique, parfois aimable,</em></p><p><em>patient presque toujours et sans pitié aucune.</em></p><p><em>La poésie adore</em></p><p><em>marcher pieds nus dans les sables de l'été.</em></p><p> </p><p> </p>
mustaghhttp://voxpoetik.hautetfort.com/about.htmlConseil pour écrire (sur l'amour en particulier).tag:voxpoetik.hautetfort.com,2019-06-28:61609592019-06-28T16:59:11+02:002019-06-28T16:59:11+02:00 Sous une pluie d'étoiles, le cœur s'emballe et les mots s'élancent, comme...
<p>Sous une pluie d'étoiles, le cœur s'emballe et les mots s'élancent, comme attachés à des harpons, prêts à exploser la galaxie et créer de nouvelles planètes. Est-ce bien ainsi qu'il faut écrire ? Erri de Luca, dans un merveilleux poème d'<em>Aller simple, </em>pense que non. À le lire, c'est sous sa bannière que nous nous rangerons désormais...</p><p> </p><p><em>Fais comme le lanceur de couteaux, qui tire autour du corps.</em></p><p><em>Écris sur l'amour sans le nommer, la précision consiste à éviter.</em></p><p><em>Détourne-toi du mot solennel, déjà ripaillé,</em></p><p><em>vise le bord, longe,</em></p><p><em>le lanceur de couteaux touche de loin,</em></p><p><em>l'erreur est d'atteindre la cible, la grâce est de la rater.</em></p><p> </p><p> </p>
mustaghhttp://voxpoetik.hautetfort.com/about.htmlTraité du silencetag:voxpoetik.hautetfort.com,2019-01-16:61211232019-01-16T09:31:23+01:002019-01-16T09:31:23+01:00 Ce n'est pas une Loi, ce n'est pas un ordre, encore moins un dogme....
<p>Ce n'est pas une Loi, ce n'est pas un ordre, encore moins un dogme. Seulement un désir, l'hypothèse d'une piste pour tracer une voie, dans le fracas du vivant et de sa propre histoire.</p><p>Pascal Quignard a ce "savoir dire" qui invite à la réflexion, qui ouvre l'intelligence, qui éveille et réveille en un seul et même mouvement.</p><p>Extrait de <em>Petits Traités, 1 & 5</em></p><p> </p><p><em>Ecrire. Résonner avec une espèce de fracas dans le silence du corps. Retentir au-delà de l'eau noire, retentir dans quelque chose qui est comme la nuit de l'ancien monde.(...) Toute œuvre écrite, vraiment écrite, est un silence qui parle. </em></p><p><em>(in Traité 1)</em></p><p><em>***</em></p><p><em>Le livre est un morceau de silence dans les mains du lecteur. Celui qui écrit se tait. Celui qui rit ne rompt pas le silence.</em></p><p><em>(in Traité 5)</em></p>
mustaghhttp://voxpoetik.hautetfort.com/about.htmlSeule la mer - In memoriam Amos Oztag:voxpoetik.hautetfort.com,2013-07-30:51322932019-01-07T16:52:46+01:002019-01-07T16:52:46+01:00 La frontière entre poème et roman semble claire et peu perméable. Mais...
<p>La frontière entre poème et roman semble claire et peu perméable. Mais l'esprit et la finesse d'Amos Oz décidèrent un jour de bousculer cet ordre défini en osant une union improbable : son fruit s'intitule <em>Seule la mer</em>, c'est une oeuvre hybride, indéfinissable, d'une beauté permanente et surprenante. Preuve s'il en est que certains métissages littéraires sont encore à inventer.</p><p>Malheureusement Amoz Oz n'est plus. Sur la terre de feu, de désirs et de larmes qu'il habitait d'autres, moins exemplaires, lui survivent... Raison de plus pour le lire ou le relire dès maintenant.</p><p> <em>L'envie me prend</em> :</p><p><em>Le soir. La pluie tombe sur les collines nues du désert. La craie, le silex et l'odeur</em></p><p><em>de poussière mouillée après un été torride. L'envie me prend d'être</em></p><p><em>ce que j'aurais été si j'avais su ce que tout le monde sait. Etre avant</em></p><p><em>la connaissance.</em></p><p><em>Comme les collines. Comme une pierre à la surface de la lune. Posé</em></p><p><em>là, sans bouger, confiant</em></p><p><em>en la longévité des livres.</em></p>
mustaghhttp://voxpoetik.hautetfort.com/about.htmlLa marche à l'amourtag:voxpoetik.hautetfort.com,2018-11-29:61090072018-11-29T11:29:51+01:002018-11-29T11:29:51+01:00 Parfois une voix nous submerge et, après l'avoir entendue, nous ne sommes...
<p>Parfois une voix nous submerge et, après l'avoir entendue, nous ne sommes plus les mêmes. Telle une porte qui s'ouvre sur une pièce jadis close. </p><p>Par cette voix surgit en chacun.e un récit nu : un souvenir ou un désir, une lumière ou une blessure, une musique secrète, un chant voilé, un silence dévoilé... L'intime le plus enfoui prend voix et le choeur des mots l'élève.</p><p>Dans <em>La marche à l'amour</em> la voix de Gaston Miron transcende et bouleverse au-delà du raisonnable... mais perdre la raison n'est-ce pas cela que nous pouvons aussi attendre et espérer d'un poème ?</p><p>(A celles et ceux qui seront touché.e.s par les mots qui suivent : écoutez la mise en musique de cette oeuvre par Babx sur l'album <em>Cristal automatique</em>...)</p><p> </p><p><em>(...) j'ai quand même idée farouche</em></p><p><em>de t'aimer pour ta pureté</em></p><p><em>de t'aimer pour une tendresse que je n'ai pas connue</em></p><p><em>dans les giboulées d'étoiles de mon ciel</em></p><p><em>l'éclair s'épanouit dans ma chair</em></p><p><em>je passe les poings durs au vent</em></p><p><em>j'ai un cœur de mille chevaux-vapeur</em></p><p><em>j'ai un cœur comme la flamme d'une chandelle</em></p><p><em>toi tu as la tête d'abîme douce n'est-ce pas</em></p><p><em>la nuit de saule dans tes cheveux</em></p><p><em>un visage enneigé de hasards et de fruits</em></p><p><em>un regard entretenu de sources cachées</em></p><p><em>et mille chants d'insectes dans tes veines</em></p><p><em>et mille pluies de pétales dans tes caresses (...)</em></p>
mustaghhttp://voxpoetik.hautetfort.com/about.htmlUne lumière de voyellestag:voxpoetik.hautetfort.com,2018-11-21:61072692018-11-22T09:16:31+01:002018-11-22T09:16:31+01:00 Coupez le cours du temps, bouleversez vos jours, épousez les ondes de chants...
<p>Coupez le cours du temps, bouleversez vos jours, épousez les ondes de chants immémoriaux, le calendrier vacille, les siècles vont se croiser dans quelques lignes.</p><p>A la fin du vingtième, Olivier Barbarant fait oeuvre de poète et intitule ses écrits Odes, Elégies... Il déambule dans Paris, écoute Fréhel, recueille les reflets chamarrés du désir, les ombres de la nuit, les cruels et doux refrains de l'amour, et tient la chronique des instants de rien qui font une vie.</p><p>Il en compose de longs poèmes réunis dans un recueil essentiel, <em>Odes dérisoires, </em>que l'on peut glisser dans sa poche et lire à voix haute en regardant l'aube grise se lever sur les toits mouillés...</p><p>Extrait de <em>La der des der</em>, in <em>Les parquets du ciel.</em></p><p><em>(...) A la fin du poème c'est comme au début La douleur d'être et la joie à deux de rimer</em></p><p><em>Aussi la poésie assurément ne change rien mais permet simplement que tu saches même si j'en rougis que tu l'apprennes</em></p><p><em>Ma déclinaison de je t'aime dans la nuit</em></p><p><em>Elle ne touche à rien la poésie c'est juste une manière de respirer ou comme de te regarder quand tu dors parce que la veille tu as trop bu</em></p><p><em>Un moyen aussi de continuer à avancer quand tu n'es pas là mais au travail les poings disparus sous l'argent des plateaux que tout le jour tu portes</em></p><p><em>Tu dois être joli Noir et blanc enfin c'est comme cela que j'imagine ta tenue</em></p><p><em>Le poème quand il fait froid que le bleu trop blanc grince aux vitres pour se perdre au gris lové du chat qui dort</em></p><p><em>Et la parole pour cela je l'étire il me faudrait une phrase de ta longueur et m'y rouler</em></p><p><em>Avec des syllabes douces et somnolentes comme toi au matin</em></p><p><em>Comme toute la faïence de toi renversée sur les draps les bols de l'épaule où court azur l'ébréchure des veines les soucoupes des pectoraux et ma main qui s'y perd</em></p><p><em>Aussi ma lumière de voyelles quand même ce n'est pas rien t'habille (...)</em></p>
mustaghhttp://voxpoetik.hautetfort.com/about.htmlDanse, bel écureuil du tempstag:voxpoetik.hautetfort.com,2018-11-01:61015792018-11-01T07:03:16+01:002018-11-01T07:03:16+01:00 Sur le canevas du temps, pas d'équation impossible : qu'une saison passe...
<p>Sur le canevas du temps, pas d'équation impossible : qu'une saison passe sans un mots, ce n'est qu'un pont entre deux dates. Et le récit reprend : la voix des poèmes pour entendre aujourd'hui ce qu'hier et demain nous murmurent.</p><p>Claude Esteban, extrait de <em>Conjoncture du corps et du jardin.</em></p><p> </p><p><em>Demain n'est plus. C'est hier qui triomphe au pied des immortelles. Tout reprendre à rebours. Sans hâte, avec les mots. Danse, bel écureuil du temps, sur notre histoire. Saute, d'un siècle à l'autre. Hop, l'infini ! Les vieux calculs griffonnés sur l'ardoise, comme ils s'effacent dans le cœur d'un homme soudain nu.</em></p>
mustaghhttp://voxpoetik.hautetfort.com/about.htmlPolitiquetag:voxpoetik.hautetfort.com,2018-05-25:60542392018-05-25T08:37:36+02:002018-05-25T08:37:36+02:00 Henri Michaux jamais n'écrivit de textes politiques, son territoire poétique...
<p>Henri Michaux jamais n'écrivit de textes politiques, son territoire poétique transcendait tout cadre... Aussi gardons-nous de ne pas faire porter à l'un de ses écrits un étendard qui ne lui correspondrait pas, mais un pas de côté peut s'autoriser, un pont entre l'année 1959 et 2018 peut se former via cet extraordinaire poème, <em>Bouclier sous les coups</em>, extrait de <em>Vigies sur cibles</em>.</p><p>Nous vivons une violence morale, politique et économique où le dédain de classe et la bêtise crasse se disputent une palme obscène. Nous refusons ce monde nouveau, nous n'avons pas pris les armes, nous cherchons une zone d'où attaquer, nous lisons avant l'assaut, nous désirons un souffle, une concentration...</p><p>Nous vous écoutons Henri Michaux, et pardonnez l'interprétation que nous ferons de vos mots, ils réparent nos maux.</p><p> </p><p><em>Sous l'averse qui pleut sur lui</em></p><p><em>sous la projection incessante</em></p><p><em>dans le bouillonnement</em></p><p><em>il reçoit</em></p><p><em>il reçoit quoi ?</em></p><p><em>Difficile savoir</em></p><p><em>difficile savoir savoir</em></p><p><em>Derrière quatre écrans</em></p><p><em>dans sa chambre noire</em></p><p><em>il reçoit (...)</em></p><p><em>Les prises sont multiples</em></p><p><em>les abandons sont multiples</em></p><p><em>Entre douze savoirs, onze fois le doute</em></p><p><em>et le vent,</em></p><p><em>le vent de l'infime</em></p><p><em>le vent venant de l'inconnu</em></p><p><em>le vent de l'incertitude</em></p><p><em>le vent pour la perpétuation de l'incertitude</em></p><p><em>(...)</em></p><p><em>Trouble maintenant</em></p><p><em>trouble semblable à une paix bousculée</em></p><p><em>paix semblable à des éléphants de mer</em></p><p><em>sur une plage inhospitalière</em></p><p><em>Pouvoirs réduits,</em></p><p><em>plus de pouvoirs</em></p><p><em>poussière de pouvoirs</em></p><p><em>pluie de pluie</em></p><p><em>vertiges</em></p><p><em>buissons de pales</em></p><p><em>qui file</em></p><p><em>qui a filé</em></p><p><em>efforts finis</em></p><p><em>(...)</em></p><p><em>Temps</em></p><p><em>temps s'écoule</em></p><p><em>manne de temps</em></p><p><em>quel temps ?</em></p><p><em>C'est l'heure où le pauvre et le déchu</em></p><p><em>comme le riche et l'important</em></p><p><em>recueille une moisson surprise dans des champs inconnus</em></p><p><em>où chacun, de retour chez soi, vit avec ses parasites</em></p><p><em>mais balai à son tour balayé</em></p><p><em>reviennent les dehors</em></p><p><em>se rapprochent les dehors</em></p><p><em>on perçoit</em></p><p><em>on perçoit qu'on perçoit</em></p><p><em>afflux</em></p><p><em>Afflux sur soi</em></p><p><em>afflux contre afflux</em></p><p><em>Et prédateur comprend</em></p><p><em>Soleil à qui sait réunir.</em></p>