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24/04/2017

Du bleu, encore une fois

Il en faudra de l'art, des mots et des notes, pour traverser les rives de l'amer... Et du bleu, du blues, de l'azur, pour recouvrir le gris des fausses espérances, le rouge de la colère et la laideur des drapeaux... Jean-Michel Maulpoix en donne une piste.

Tu as du bleu au bout des doigts.

Tu prends la mer sur des cahiers à grands carreaux où tu traces des lettres rondes qui font des taches. Parfois tu joues de la musique, le dos bien droit, le coeur en larmes, ne sachant guère pourquoi tu trembles ainsi, ni quel plaisir étrange tu goûtes à ce trouble, ni ce que tu attends au juste des mots, ni vers quelles harmonies te conduisent ces passerelles fiévreuses et invisibles sur lesquelles, sans t'en rendre compte, tu as grimpé naguère, et dont tu seras jusqu'au bout le passager docile.

06/06/2014

Avec le bleu pour seul guide

Echo d'une course entre ciel et mer, réponse de Jean-Michel Maulpoix à  Kenneth White, illustration par une nouvelle page de l'inépuisable Histoire de bleu qu'une seule couleur guide nos tours et détours sur les franges du silence.

Compose avec ce bleu.

Cette histoire t'appartient. Tu ne pourras jamais te défaire de tout le vague qui s'accumule en toi : tu t'y emploieras, c'est assez. Dresse-toi sur tes faiblesses autant que sur tes forces : ne résiste pas à celui que tu es. Sache reconnaître combien le ciel est pauvre tandis que la terre mélange la misère à la beauté. Dans les yeux de tes semblables l'infini n'est jamais monotone. Tes limites sont certaines : fais en sorte qu'elles soient vraiment tiennes. Ne fais pas de l'oubli un mauvais usage. Garde en réserve de l'espérance pour les heures de disette : il te faudra quelque jour rendre des comptes.

16/05/2014

Florilège du bleu

Nous portons tous en nous une trace de bleu, une touche de bleu et parfois nous ne le savons même pas. Nous l'avons sous la peau, nous la murmurons... Ses nuances tissent nos souvenirs, nos pleurs et nos rires. Miro. Klein. Tindersticks. Christophe... Traducteur consciencieux et délicat de cette matrice, Jean-Michel Maulpoix a renoué les fils invisibles qui nous lient au monde du bleu. Florilège des premières pages d'Une histoire du bleu.

Bleue est la couleur du regard, du dedans de l'âme et de la pensée, de l'attente, de la rêverie et du sommeil.

Nous rêvons d'une terre bleue, d'une terre de couleur ronde, neuve comme au premier jour, et courbe ainsi qu'un corps de femme.

Nous frottons notre peau dans la chambre contre la peau d'autrui, en quête d'une électricité bleue et de son bel arc de foudre.

On voudrait jardiner ce bleu, puis le recueillir avec des gestes lents dans un tabler de toile ou une corbeille d'osier. Disposer le ciel en bouquets, égrener ses parfums, tenir quelques heures la beauté contre soi et se réconcilier.

26/04/2013

Magenta, et ailleurs

A quoi pense-t-on parfois en descendant le Magenta, face au soleil du printemps, collage de brume et de klaxons, dans les hôtels on déjeûne, et les gares libèrent leurs effluves de voyages, petits ou grands... Un poème revient en tête, de Jean-Michel Maulpoix, dans Une histoire de bleu.

Ecrire m'est affaire de partance.

De quais de gares et d'aéroports, de valises faites et défaites, de piles de chemises ou de livres, et d'encre noire qui vire au bleu. Cette vie-ci sur les épaules et tant d'autres dans la tête, je serre autour de moi ma propre chair. Mes visages sont comme mes paroles : je ne m'y installe guère. Couloirs plutôt, ils donnent sur des chambres. Je cogne aux portes et vais de défaites en abdications. Les jours de mes chimères sont comptés.

08/02/2013

Regarder la mer

Sur une plage, sur une grève, au bout d'une jetée de port, sur un ponton, au bord d'une falaise, sur une crique de galet, sur la lande, vous l'avez peut-être aperçu, cet être figé dans un dialogue muet et intense avec l'horizon et les flots.

Dans Une histoire de bleu, livre immense, Jean-Michel Maulpoix l'a également croisé et en fait cet émouvant portrait.

L'un d'entre nous parfois se tient debout près de la mer.

Il demeure là longtemps, fixant le bleu, immobile et raide comme dans une église, ne sachant rien de ce qui pèse sur ses épaules et le retient, si frêle, médusé par le large. Il se souvient peut-être de ce qui n'a jamais eu lieu. Il traverse à la nage sa propre vie. Il palpe ses contours. Il explore ses lointains. Il laisse en lui se déplier la mer : elle croît à la mesure de son désir, elle s'enivre de son chagrin, cogne comme un bâton d'aveugle, et le conduit sans hâte là où le ciel a seul le dernier mot, où personne ne peut plus rien dire, où nulle touffe d'herbe, nulle idée ne pousse, où la tête rend un son creux après avoir craché son âme.

17/04/2011

Du bleu

Qui d'autre que Jean-Michel Maulpoix et son Histoire de bleu pour parler d'une de ces îles de l'Atlantique où l'on perd un temps le sens du temps ?

Ici l'on traite du commerce incertain des coeurs et de

l'appétit des corps

L'on s'inquiète de l'impossible

L'on regarde le bleu dans les rétines du ciel et de la mer.

L'homme qui s'y baigne est un poème d'iode et de cobalt

L'homme qui regarde la mer est un enfant passible d'amour

24/04/2010

Du bleu

D'un quotidien face à face avec la mer et l'azur du Sud on conserve une foule de sensations visuelles que l'on a toujours peine à retranscrire. Par défaut on couche sur papier glacé ces images. Aussi rendons grâce à Jean-Michel Maulpoix d'avoir su dire dans Une histoire de bleu ce qui nous laisse muet :

L'azur, certains soirs, a des soins de vieil or. Le paysage est une icône. Il semble qu'au soleil couchant le ciel qui se craquelle se reprenne un instant à croire à son bleu. Un jour inespéré se lève tandis que sur la mer la nuit prend ses appuis.