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22/11/2011

Le chant des morts

Au fronton de la grande maison des poètes élégamment désespérés, Pierre reverdy est en bonne place. En certain jour d'automne, ses vers nous sabrent et nous résument en huit lignes. Toutefois les mots qui suivent ne sauraient être le seul écho d'un spleen un peu vain : extraits du Chant des morts (1944-1948) ils sont surtout l'écho foudroyant d'une guerre qui laissa les poètes vivants comme morts pantelants.

L'arbre est mort en grand appareil

et se désole feuille à feuille

plus loin encore l'eau violente

la colère mal supportée

la faiblesse du caractère

et dans tous les fours de la terre

la lave d'un coeur qui se serre

la pierre moite desséchée

mais je ne peux plus me reprendre

toutes les portes sont fermées

les échos sont éteints

les rêves fracassés

08/11/2011

Tomas Segovia 1927-2011

Tomas Segovia n'est plus depuis hier... enfin, c'est ce que disent les communiqués de presse... car nous le savons bien, nous qui les lisons encore et encore : les poètes ne meurent jamais. Leur vie coule dans leur langue, coule dans nos yeux... dès lors que nous répétons, même à voix basse, leurs mots et que nous les faisons nôtres, nous leur accordons l'éternité... Salut à toi, Tomas.

Extrait des Variations du contemplateur :

 

Jamais dans sa pénombre ne parle le langage

Mais il y habite

***

Caché dans les cultures du monde

cultiver comme le jardin de son jardin

un nid d'épaisseur

Plonger dans le ventre du dit

jusqu'à s'enfoncer dans la chaleur obscure

qui est ventre de ce ventre

Durer là où le langage

n'est pas un son mais une fièvre

***

Fidèle aux rives

comme si tu devais ainsi les ancrer

mais en prenant soin d'être toi

sans ancre

Et jamais tapi quand tu te tais