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08/11/2011

Tomas Segovia 1927-2011

Tomas Segovia n'est plus depuis hier... enfin, c'est ce que disent les communiqués de presse... car nous le savons bien, nous qui les lisons encore et encore : les poètes ne meurent jamais. Leur vie coule dans leur langue, coule dans nos yeux... dès lors que nous répétons, même à voix basse, leurs mots et que nous les faisons nôtres, nous leur accordons l'éternité... Salut à toi, Tomas.

Extrait des Variations du contemplateur :

 

Jamais dans sa pénombre ne parle le langage

Mais il y habite

***

Caché dans les cultures du monde

cultiver comme le jardin de son jardin

un nid d'épaisseur

Plonger dans le ventre du dit

jusqu'à s'enfoncer dans la chaleur obscure

qui est ventre de ce ventre

Durer là où le langage

n'est pas un son mais une fièvre

***

Fidèle aux rives

comme si tu devais ainsi les ancrer

mais en prenant soin d'être toi

sans ancre

Et jamais tapi quand tu te tais

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