27/12/2011
L'huile dorée du soir
Le voyageur à la petite semaine expérimente désormais par trop souvent cette sensation : il y a une poignée d'heures, c'était le Sud, une lumière insensée, l'hiver renversé, le vent odorant, une mer d'arbres pour embarcation de roches... et maintenant, la ville, la rue, l'humide... et de penser à Philippe Jaccottet :
L'aurais-je donc inventé, le pinceau du couchant
sur la toile rugueuse de la terre
l'huile dorée du soir sur les prairies et sur les bois ?
C'était pourtant comme la lampe sur la table avec le pain.
07:22 Publié dans Philippe Jaccottet | Lien permanent | Commentaires (0)
15/12/2011
La dernière douane
Comme un écho aux mots de Claude Esteban, voici la parole de Nicolas Bouvier. Voix du crépuscule, lucide et limpide, un espoir dans l'ourlet du linceul...
Depuis que le silence
n'est plus le père de la musique
depuis que la parole a fini d'avouer
qu'elle ne nous conduit qu'au silence
les gouttières pleurent
il fait noir et il pleut
Dans l'oubli des noms et des souvenirs
il reste quelque chose à dire
entre cette pluie et Celle qu'on attend
entre le sarcasme et le testament
entre les trois coups de l'horloge
et les deux battements du sang
Mais par où commencer
depuis que le midi du pré
refuse de dire pourquoi
nous ne comprenons la simplicité
que quand le coeur se brise.
23:34 Publié dans Nicolas Bouvier | Lien permanent | Commentaires (0)
09/12/2011
Présent, passé, futur
Petit collage de trois temps de La mort à distance de Claude Esteban. Valse lente où présent, passé et futur s'enlacent. Commune alliance pour tenir au loin, du bout de lèvres, l'instant qu'on ne saura nommer...
Ce n'est
rien, c'est le coeur qui s'étonne
de ne pas souffrir.
***
J'espérais parfois, tout un jour,
le mot juste, le mot
qui chasserait la peur
puis j'oubliais.
***
J'avancerai, je chercherai
jusqu'à la fin
je perdrai courage, je
reprendrai de plus loin, je reconnaîtrai
la maison.
22:19 Publié dans Claude Esteban | Lien permanent | Commentaires (0)