27/10/2011
Séquence du temps
Tomas Segovia a aujourd'hui 84 ans. Au double-miroir de sa vie d'homme et de son oeuvre de poète, ses réflexions sur le temps auront potentiellement une certaine valeur pour les insomniaques, les angoissés, les marathoniens, les hyper-actifs, les chronophobes, les contemplateurs... bref pour toutes et tous qui se dévisagent au matin et ne comprennent pas toujours ce que leur reflet certifie...
Quelque chose de plus que la nuit est en train de tomber
du temps tombe silencieusement
dans un fond de coupe irrécouvrable
***
Un trésor de temps inemployable neige
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Reclus dans ma maison j'entendais le temps
tourner autour de moi comme un fauve irrité
mais un autre en moi
celui qui parle maintenant
était déjà soumis à son torrent
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Touche-moi temps
pour tes doigts je suis encore nu
08:12 Publié dans Tomas Segovia | Lien permanent | Commentaires (0)
23/10/2011
Deux ans
Depuis deux ans maintenant, passent et repassent dans ces pages des voix de poètes, souvent les mêmes, c'est un fait. Elles forment une famille primaire, minérale, unie... une sorte de tribu, acceptant difficilement en son sein de nouveaux membres...
Les quelques mots qui suivent sont de René Crevel, réflexions sur l'une des ces amies, et transposés au cadre poétique de cette anthologie miniature, ils en expliquent et en affirment la ligne :
Elle vit avec les autres, va aux autres, à tous les autres, à tous. Or aller à tous n'est pas aller à tout, mais au contraire n'aller à rien.
08:26 Publié dans René Crevel | Lien permanent | Commentaires (0)
15/10/2011
On ne sait pas
Sait-on ce qu'un poème réveille en nous... Sait-on l'ombre ou la lumière nichées entre les lignes, ce faisceau qui se glisse en nous... Sait-on les liens qui régissent cet élan... En ordre ou en désordre, soudain des mots se révèlent... et tout ce que l'on peut dire c'est que l'on ne sait pas pourquoi... Bernard Noël a écrit l'un de ces poèmes
la vie est la trace
de la vie
la moelle des yeux
s'allume au bonheur
tout est là
comme un mot
sur la langue
22:57 Publié dans Bernard Noël | Lien permanent | Commentaires (0)
04/10/2011
Vade mecum
Temps de houle, temps de loup, au fond de soi on place le ballast, on cherche les sentes invisibles... On ouvrira encore une fois les Feuillets d'Hypnos, et de sa nuit toujours vive René Char nous parle, nous soutient, nous affirme...
Vous serez une part de la saveur du fruit.
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L'homme qui ne voit qu'une source ne connaît qu'un orage. Les chances en lui sont contrariées.
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Le silence du matin. L'appréhension des couleurs. La chance de l'épervier.
22:54 Publié dans René Char | Lien permanent | Commentaires (0)