28/11/2013
Ostinato
Le spectacle des tempes blanchies amène son lot d'émotions auquel succède bientôt, non sans heurts, son flot d'interrogations. Quelques livres sont là pour y répondre. Ostinato de Louis-René des Forêts est l'un d'entre eux. Parce qu'il dépose en douceur sur ces questions non pas une réponse, mais seulement une ombre, une forme d'épure de ce que pourrait être une réponse.
Se croire capable de renverser tous les obstacles, sauf le dernier en vue duquel venir à bout des autres ne compterait pour rien.
Il a oublié entre-temps où le mène son chemin sur lequel, passé un point de non-retour, il marque le pas et c'est tout comme s'il avait atteint sa destination.
Son exaspération, ses défis, sa brûlure... Mais il ne se reconnaît à la fin qu'au plus près du silence.
De l'envol à la chute, tous ces grands espaces paisibles désertés par la mémoire.
22:18 Publié dans Louis-René des Forêts | Lien permanent | Commentaires (0)
13/11/2013
Lanternes
Il faut bien les accrocher ces lumières, telles celles de Jaccottet dans les pages de La semaison... Les tendre haut, bien haut, visibles, au fronton de nos vies, au revers de nos rêves, ces frêles lumières qui parlent d'un temps qui se meurt...
La difficulté n'est pas d'écrire, mais de vivre de telle manière que l'écrit naisse naturellement. C'est cela qui est presque impossible aujourd'hui; mais je ne puis imaginer d'autre voie. Poésie comme épanouissement, floraison, ou rien. Tout l'art du monde ne saurait dissimuler ce rien.
*
Les poèmes - telles de petites lanternes où brûlent encore le reflet d'une autre lumière.
Peut-être ne voit-on le rose du soir sur les murs qu'au plus froid de l'hiver ?
23:14 Publié dans Philippe Jaccottet | Lien permanent | Commentaires (0)