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27/10/2013

A minuit, près de la fenêtre...

A minuit, près de la fenêtre... Au plus près du silence, entre hier et demain, voici le lieu fragile, le lien serein : les pages d'un livre qui respirent plus fort d'être ouvertes encore une fois. Ouvrez les pages d'un livre et c'est un peu d'air pur qui circule au gré des rues, ouvrez les pages d'un recueil de poésie et renouvelez l'air du temps. Antonio Ramos Rosa, Animal regard, page 53 :

Le papier, la table, le soleil, la plume...

A côté, la fenêtre. Je ne possède rien

et je ne suis rien de ce que j'écris. Et je n'attends

rien de tout ce que j'espère.

 

Tout en écrivant je ne suis pas je ne veux pas

je n'écoute ni les paroles ni le silence.

J'aligne des mots je ne chemine pas encore.

Je suis devant une table pauvre et immobile.

 

Le papier, la table, le soleil, la plume...

Rien ne commence, même à l'ombre je ne respire pas.

Tout est clair et distinct.

14/10/2013

Adieu à Maqroll le Gabier

Les livres ressortent des cartons, rejoignent les étagères et fondent une nouvelle chaîne de voix. L'une manque à l'appel du vivant et résonnera désormais dans les seules pages jaunies et endormies des Eléments du désastre : Alvaro Mutis n'est plus, Maqroll le Gabier, son double poétique, vogue dans les limbes...

Une colonne de fumée me suit, arbre épais aux ardentes racines.

Vivent en moi des villes solitaires dans lesquelles les crapauds meurent de soif. Je m'initie à des mystères simples faits de mots transparents.