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28/02/2012

Autopsychographie

Pour clore cette série portugaise, un dernier détour par leur maître à tous, Fernando Pessoa, l'alpha et l'oméga, l'ombre et la lumière de la langue poétique. Ecrite sous son propre nom de Pessoa (que l'on peut traduire par "personne"...), Autopsychographie est une pièce fascinante et déroutante, un miroir trouble dans lequel le poète et le lecteur s'interrogent et s'émeuvent en un même mouvement. Rappelant ainsi qu'en d'autres temps le poème se révéla implacable révélateur des failles humaines tout en demeurant son plus vital baume réparateur.

Feindre est le propre du poète.

Il feint si complétement

qu'il en arrive à feindre qu'est douleur

la douleur qu'il ressent vraiment.

Et ceux qui lisent ses écrits

ressentent sous la douleur lue

non pas les deux qu'il a connues

mais bien la seule qu'ils n'ont pas.

Ainsi, sur ses rails circulaires

tourne, accaparant la raison,

ce petit train à ressorts

qui s'appelle le coeur.

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