26/02/2012
Masque de la vie
Où finit le poème ? Une autre leçon lusophone, un autre poète en son miroir, Jorge de Sena. Derrière ces mots, l'ombre immense, incontournable de Fernando Pessoa. Le poème se nomme Post-scriptum et pourrait s'apposer effectivement au terme d'une improbable et universelle anthologie de la poésie d'hier et d'aujourd'hui.
Je ne serai pas même le réconfort des tristes,
des humiliés ou de ceux en qui bout la rage
d'une vie toute entière peu à peu trahie.
Non, je ne serai certainement rien de ce que l'on garde
ou de ce qui sert,
et je mourrai, quand viendra l'heure, en tête à tête
avec moi-même.
Ce n'est que craintivement, au cours des heures mortes,
que me lira
se cachant de tous et de lui-même,
curieux, celui qui accepte d'imaginer
combien la poésie elle-même est masque de la vie.
21:16 Publié dans Jorge de Sena | Lien permanent | Commentaires (0)
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