06/03/2012
le vide le plus simple
Saison des tribuns, temps des harangues... Paroles, paroles, paroles, murs de paroles... Torrent de verbes, tsunami de mots, à rendre sourd... et trop souvent l'intelligence plongée dans la fange... Du fond de la bibliothèque une voix murmure, dense et grave : celle de Louis-René Des Forêts, encore un qui a validé que le peu est l'orfèvre du mieux. Pour l'anecdote, recensons ses poèmes : deux, ni plus ni moins. Ecoutons-le dans cet extrait des Poèmes de Samuel Wood, sa parole est rare, sa parole est d'or.
Quitte le lieu natal qui est le royaume du langage et son enfer.
Renonce à te payer de mots qui ne sont que valeurs fausses,
Cesse de les agiter dans ta tête comme un insomniaque
fait en gémissant le compte et le tour de ses déboires.
Parler aura toujours eu trop ou trop peu de sens,
le temps en est révolu comme s'achève celui
de creuser ces vastes fonds derrière toi
à la recherche d'une souveraineté perdue
qui fut autre chose qu'un rêve de l'esprit.
N'aie pas peur d'avoir peur de regagner le vide le plus simple.
21:59 Publié dans Louis-René des Forêts | Lien permanent | Commentaires (0)
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