12/01/2010
Quelques lignes à peine
Il en est qui passe en terre de poèmes comme une ondée. Il laisse une poignée de pages, quelques lignes à peine. Mais ces lignes s'enracinent dans la mémoire, tracent une sente familière, un chemin dans la nuit. Emmanuel Dall'aglio est l'un d'eux.
Une seule cognée - le tutoiement des rêves.
Ma vie compartimentée : tour à tour contrôleur, passager, lugubre cheminot...
21:48 Publié dans Emmanuel Dall'aglio | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dall'aglio
10/01/2010
Intime et complice
Souvent les mêmes noms reviennent, les mêmes voix reprennent la parole, les mêmes recueils sont cités... Juste parce qu'il en est des poètes comme des amours ou des amis : une poignée accède à ce degré d'intimité et de complicité qui emplit toute une vie. Quand on connaît le bonheur avec l'un d'eux, on ne cherche pas à voir ailleurs, on les explore sous toutes les coutures, on les parcourt sans fin, on les relit encore et encore pour tout ce qui nous lie à eux. Ainsi Edmond Jabès, dont l'affection semble parfois inépuisable.
J'ai toujours pris l'extrémité de mes doigts pour le commencement de sa chevelure.
12:11 Publié dans Edmond Jabès | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jabès
07/01/2010
Jour de silence
En ces jours de neige on redécouvre dans les artères urbaines une forme particulière de silence que l'on peut dire de ouate, irréel en tout cas. Entre mille autre choses Roberto Juarroz a questionné le silence et son enfouissement dans notre mémoire.
Il n'y a pas de silence.
Penser n'est pas silence,
une chose n'est pas silence,
la mort n'est pas silence.
Etre n'est pas silence.
Aux alentours de ces faits
il n'y a que lambeaux de nostalgie :
la nostalgie du silence
qui peut-être un jour exista.
Ou peut-être n'exista jamais
et peut-être devons-nous le créer ?
22:08 Publié dans Roberto Juarroz | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : juarroz
06/01/2010
Une ombre iranienne
Dans une chambre de Téhéran, au creux des années 30, un poète iranien compose les pages d'un étrange récit, fantastique et poétique, La chouette aveugle. Sadegh Hedayat en quelques lignes devient le frère persan de Pessoa :
Je n'écris que pour mon ombre projetée par la lampe sur le mur : il faut que je me fasse connaître d'elle.
21:18 Publié dans Sadegh Hedayat | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hedayat
04/01/2010
Au ras des roches
Quelques jours passés au pied des montagnes, sans les parcourir, au ras des roches, sans les fouler. Sont revenues ces lignes de Jacques Dupin, comme une promesse...
Nous n'appartenons qu'au sentier de montagne
qui serpente au soleil entre la sauge et le lichen
et s'élance à la nuit, chemin de crête,
à la rencontre des constellations.
21:43 Publié dans Jacques Dupin | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dupin
03/01/2010
Le 3 janvier 1928
Le 3 janvier 1928, Henri Michaux vogue vers l'Amérique Latine pour un voyage dont le récit sera Ecuador. Il s'ennuie, s'interroge - Mais où est-il donc ce voyage ? - et finit par s'occuper, comme il peut.
Je viens de jouer... comme ça dilate... Excellent contre la pétrification qui est tout l'écrivain.
Il y a quelques minutes j'étais large. Mais écrire, écrire : tuer quoi.
17:41 Publié dans Henri Michaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : michaux