29/11/2017
Merveilles
Parfois la poésie s'appelle Valérie Rouzeau. Et l'on se rappelle que la poésie est vivante, elle est contemporaine, elle parle de vous, de nous, de la langue et des corps, elle retourne la vie, elle refonde les mots, elle est singulière, elle est lumière, elle émerveille.
Extrait de Va où.
Je pense aux personnes de merveilleuses à vie je pense à leurs coups de main je pense à leurs coups de pieds au soleil cou coupé et à baise m'encore je pense à leurs coups de reins je pense à leurs coups de dés
Je pense aux personnes qui me merveillent la vie d'hier à aujourd'hui et jusqu'au lendemain la merveille de leurs voix de leurs rires et chagrins je pense à eux longtemps je pense à eux très vite je pense à elles aussi je pense partout à lui
Je pense aux personnes dans ma vie merveilleusement je pense merveilleusement aux personnes de ma vie car je n'oublie personne personne et pas même moi je pense à tout le monde et m'y trouve comprise je pense à moi qui pense à vous et à merveille
08:57 Publié dans Valérie Rouzeau | Lien permanent | Commentaires (0)
09/11/2017
Lignes de vie
Nous parlerons ici d'un temps sans écrans, sans interface, sans virtualité. Où la seule vitalité de l'esprit ne pouvait s'exprimer que sur et via des supports simples et nobles. Un moment d'ennui ? Un besoin de distraction ? Papier, plume, encre, voix, entre autres s'offraient naturellement.
Henri Michaux nous entretient de ce temps, lui qui voyageait, écrivait, peignait, griffonnait sans relâche, emplissant les interstices de l'existence, inventant une langue, s'inventant par le geste, imposant à son imaginaire une ligne de vie par la création de lignes vitales.
Extrait de Lignes.
Alevins de l'eau nouvelle d'un sentiment qui point, parle, rit, ravit ou qui déjà par moments poignarde
Echappées des prisons reçues en héritage, venues non pour définir, mais pour indéfinir, pour passer le rateau sur, pour reprendre l'école buissonnière, lignes, de-ci, de-là, lignes,
dévalantes, zigzagantes, plongeantes pour rêveusement, pour distraitement, pour multiplement...en désirs qui s'étirent, qui délivrent.
Débris sans escortes, le réel déminé,
souris du souvenir indéfiniment se profilant à l'horizon de la page,
ou bien tracés légers d'avenir incertain.
D'aucune langue, l'écriture -
sans appartenance, sans filiation,
lignes, seulement lignes.
07:54 | Lien permanent | Commentaires (0)