13/06/2017
Faites silence
De Michaux à Perros, tracer des lignes convergentes autour de destins d'hommes en poésie : solitaires sachant bien s'entourer, même rejet des ors et glorioles littéraires, même exigence à l'endroit du mot juste, des passions parallèles (peinture pour Michaux, théâtre pour Perros), même regard acéré sur nos fragilités et nos vaines parades pour leur échapper, même goût pour l'aphorisme...
Et puis le silence, que l'un et l'autre surent pratiquer à merveille, et dont bien des contemporains devraient s'inspirer. Chaque silence a une origine, pour Michaux se reporter à Jours de silence; pour Perros, lire ce qui suit, c'est juste et poignant.
J'habite près de mon silence
à deux pas du puits et les mots
morts d'amour doutant que je pense
y viennent boire en gros sabots
comme fantômes de l'automne
mais toute la mèche est à vendre
il est tari le puits, tari.
23:03 | Lien permanent | Commentaires (0)
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