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31/05/2017

Le souci mortel d'être vivant

Prenez un bateau tatoué de larmes et remontez le temps - hier Virginie Despentes parlait de notre monde et lançait d'une voix douce, un brin éraillée mais ferme : "Il faut de l'amour, il n'y a que ça qui nous sauvera."

Suivez le fil de sa pensée, traversez un siècle sur un vaisseau fantôme et rendez-vous en 1929. Cette année-là, Paul Eluard publie L'amour, la poésie, donnant corps aux deux phares de sa vie. Parmi tous les poèmes de ce recueil, il en est un qui poigne le coeur et le laisse saisi, comme brûlé par les rayons d'un soleil cruel et lucide...

 

A droite je regarde dans les plus beaux yeux

A gauche entre les ailes aveugles de la peur

A droite à jour avec moi-même

A gauche sans raisons aux sources de la vie

 

J'écoute tous les mots que j'ai su inspirer

Et qui ne sont plus à personne

Je partage l'amour qui ne me connaît pas

Et j'oublie le besoin d'aimer

 

Mais je tourne la tête pour reprendre corps

Pour nourrir le souci mortel d'être vivant

La honte sur un fond de grimaces natales

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