Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24/04/2017

Du bleu, encore une fois

Il en faudra de l'art, des mots et des notes, pour traverser les rives de l'amer... Et du bleu, du blues, de l'azur, pour recouvrir le gris des fausses espérances, le rouge de la colère et la laideur des drapeaux... Jean-Michel Maulpoix en donne une piste.

Tu as du bleu au bout des doigts.

Tu prends la mer sur des cahiers à grands carreaux où tu traces des lettres rondes qui font des taches. Parfois tu joues de la musique, le dos bien droit, le coeur en larmes, ne sachant guère pourquoi tu trembles ainsi, ni quel plaisir étrange tu goûtes à ce trouble, ni ce que tu attends au juste des mots, ni vers quelles harmonies te conduisent ces passerelles fiévreuses et invisibles sur lesquelles, sans t'en rendre compte, tu as grimpé naguère, et dont tu seras jusqu'au bout le passager docile.

02/04/2017

Dénouer

Puis, après avoir encore une fois confié aux fruits des sarments le soin de donner une mesure aimable aux aiguilles du temps, on ouvre Ce peu de bruits de Philippe Jaccottet, et ce qu'on y lit suffira pour peupler la nuit.

Mais je me redis une fois encore qu'il ne faudrait pas se tourmenter avant le temps, se laisser hanter par ce qui n'est pas encore, si menaçant, si imminent que cela puisse être.

Ecrire simplement "pour que cela chantonne". Paroles réparatrices; non pour frapper mais pour protéger, réchauffer, réjouir, même brièvement.

Paroles pour redresser le dos; à défaut d'être "ravis aux ciel", comme les Justes.

Jusqu'au bout, dénouer, même avec des mains nouées.