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17/03/2017

Le miracle et le miroir

On accordera aux poètes la seule preuve évidente de l'existence des miracles.

Vous lisez pensivement un recueil, écrit sur un autre continent, et des mots vous sautent au coeur : ce qui est écrit sur la page est votre portrait. Ces mots, vous voudriez les dire, ils sont en murmure dans votre nuit, ils sont en vous et soudain, les voilà, sous la plume d'un autre, dans la voix d'un autre...

Miracle... comment ne pas croire alors en la poésie, miroir universel de l'intime. Place au poème 31 de la quatorzième poésie verticale de Roberto Juarroz.

 

Quelquefois là n'est pas,

nous n'avons pas où déposer les choses

ni non plus où pouvoir les oublier.

 

Nous n'arrivons pas à faire de la place

et accumulons tout à l'intérieur

égarant enfin l'ordre et les signes.

Et nous portons ainsi l'univers sur nous,

avec un poids croissant,

un poids qui à la fin nous écrase.

 

A moins que quelque chose dans l'ombre nous rachète,

mette encore à nos côtés une place

et nous laisse simplement sortir.