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02/01/2014

S'étonner du rien

L'âme adore nager, écrivait Michaux. Celle de Roberto Juarroz plongeait et volait, et revenait au monde nantie d'une poésie qui alliait la méditation à la sensualité du vide, mais peut-être est-ce la même chose... ? Poème 19 de la 11é Poésie verticale.

Veille de l'émerveillement,

postériorité de l'émerveillement.

Entre les deux durées

uniquement un trou.

L'imminence et son couchant :

rives du vide.

 

Rien que le temps suspendu.

Rien qu'une clairière

dans la forêt du temps.

 

C'est la plus pure clarté :

s'étonner du rien.

 

Le rien s'étonne du rien.

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