29/01/2013
Membrane
Et la poésie après tout, avant tout, pourrait n'être que cette membrane qui nous sépare, nous protège de l'univers, du réel. Une poche d'absence, une niche de présence. Mais parce que faite de la même matière que cet univers - émotion, affection, infection - elle nous en permet une compréhension plus fine, quasi sensuelle.
Mais ceci n'est peut-être, après tout, avant tout, que la vérité d'un seul poème, Struga de Bernard Noël par exemple...
qu'est-ce que la poésie des langues jetées
du haut d'un pont trois rangs de bouches battantes
de la nuit et des jets de lumière blanche
quelques petits feux au bout des jeunes filles
un torrent bordé de bras qui brassent l'air
les fusées d'une fête où les mots explosent
pétards projetés plus loin que leur portée
métamorphose de matière verbale
une pentecôte a lieu dans chaque oreille
un même remous de parole émouvante
où de la tête au coeur le son devient sens
18:13 Publié dans Bernard Noël | Lien permanent | Commentaires (0)
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