10/12/2012
L'astre hors du fourreau
La plus belle posture du poète, sa superbe jamais égalée ? C'est peut-être celle de Philippe Jaccottet dans cette page : défendre un territoire, les mots, comme on défendrait son foyer face aux ténèbres douteuses qui envahissent si souvent notre monde; un foyer de lumière qu'il lui appartient de créer, une source qu'il nous appartient d'entretenir.
Bonheur désespéré des mots, défense désespérée de l'impossible, de ce que tout contredit, nie, mine ou foudroie. A chaque instant c'est comme la première et la dernière parole, le premier et le dernier poème, embarrassé, grave, sans vraisemblance et sans force, fragilité têtue, fontaine persévérante; encore une fois au soir son bruit contre la mort, la veulerie, la sottise; encore une fois sa fraîcheur, sa limpidité contre la bave. Encore une fois l'astre hors du fourreau.
23:54 Publié dans Philippe Jaccottet | Lien permanent | Commentaires (0)
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