Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

29/04/2011

Un peu de légèreté

Quittons un instant la stratosphère Juarroz et reprenons langue avec Perros le breton bourru, un qui n'a pas son pareil pour apporter, parfois, à la poétique des textes quelque jugement iconoclaste hautement recommandable :

Un poème est fait pour être lu, comme une femme pour être caressée. Un poème vieux garçon, ça n'existe pas.

28/04/2011

Vertige

Encore une fois quelques secondes de lecture d'un poème de Roberto Juarroz aboutissent à un vertige métaphysique. Une autre réponse possible à la question A quoi sert la poèsie ? : plonger en soi, plonger en l'autre, visiter un espace de pure intelligence.

Nous ne savons pas

quelle est la dernière rencontre avec quelqu'un.

Toutes les rencontres

peuvent être la dernière.

Et toutes les rencontres le sont

même s'il y en a d'autres.

Avec soi-même aussi.

C'est pourquoi le rendez-vous est improbable.

Le rendez-vous regarde le passé.

Et nous créons le passé

parce que seul le passé nous crée.

24/04/2011

Ceux du livre

Bientôt, peut-être, l'humanité se divisera en deux catégories distinctes et inconciliables : une part saura poursuivre l'indicible aventure de la lecture (peu importe le support, là n'est même plus la question), l'autre part ne lira jamais autre chose que les bandeaux défilant au bas des chaînes d'infos et quelques publications gratuites et formatées. Ces deux parts ne se comprendont alors peut-être plus jamais. On pourra penser ensuite à ces quelques mots d'Enrique Villa-Matas et les regretter amèrement :

Que sommes-nous après tout, qu'est chacun de nous, sinon une combinatoire, différente et unique, d'expériences, de lectures et de rêveries ?

17/04/2011

Du bleu

Qui d'autre que Jean-Michel Maulpoix et son Histoire de bleu pour parler d'une de ces îles de l'Atlantique où l'on perd un temps le sens du temps ?

Ici l'on traite du commerce incertain des coeurs et de

l'appétit des corps

L'on s'inquiète de l'impossible

L'on regarde le bleu dans les rétines du ciel et de la mer.

L'homme qui s'y baigne est un poème d'iode et de cobalt

L'homme qui regarde la mer est un enfant passible d'amour

03/04/2011

Est poème ceci

Il y aurait un recueil à écrire sur les définitions de la poésie par les poètes eux-mêmes. Car une fois achevée l'époque des chants, des épopées, une fois passée la glorieuse poésie romantique, maintenant que le monde a basculé depuis plus d'un siècle dans un tourbillon d'images et de réseaux, la question est lancinante : que peut la poésie ? Et surtout qu'est-elle ? Kenneth White a son idée :

car est poème ceci -

tout un monde

dense

de faits et de sensations (...)

et aussi

l'effort de saisir et de dire

cela

tout le foisonnant univers

que l'homme quelque fois

si peu

rassemble