26/09/2010
Le miroir
Au matin d'une nuit fracturée, un poète pas vraiment inconnu, mais pour la première fois réellement lu, tend un miroir troublant. On note avec soin ce qu'il dit de lui et on cherchera plus tard à quel point on s'y retrouve. L'essentiel est aussi qu'un nouveau compagnon s'annonce: Franck Venaille. On lui ouvre les bras, on lui tend le coeur...
JE SUIS CELUI-CI, mal à l’aise de vie, je suis d’ici, du lieu où je dors
D’où j’accepte mes faiblesses d’homme mes à-peu-près d’âmes aussi
Voilà ce qui me motive, me donne la force d’aller plus loin, là-bas, où ?
Je ne le sais mais il y aura des hommes et des femmes de mon bord.
extrait de Ca
13:25 Publié dans Franck Venaille | Lien permanent | Commentaires (0)
22/09/2010
Le grand coeur de Paris
Encore une fois, Paris s'habille de douceur, et courir ses rues sous ce soleil est un ravissement, une ivresse. Et encore une fois, quand cette ville s'emploie ainsi à nous séduire aussi tendrement, on pense qu'il est juste impossible de vivre ailleurs... mais c'est juste parce que l'on y est né et qu'on la porte en soi, comme tant d'autres avant nous, comme Henri Calet par exemple...
Des souvenirs personnels,en poudre, en grains, des fragments d'histoire de France, des fraises des bois... voilà ce que l'on récolte en flânant à l'aventure dans Paris. En outre, si l'on fait attention vraiment, on perçoit à chaque pas la pulsation d'un grand coeur, sous sa semelle.
08:21 Publié dans Henri Calet | Lien permanent | Commentaires (0)
20/09/2010
Courir avec Michaux
Ce n'est qu'une parade comme une autre : courant, on cherche à remplir son esprit tandis que le souffle s'égare, tandis que les jambes broient le macadam... On se répète comme mantra quelques phrases pour tenir... quelques poteaux d'angle auxquels s'appuyer...
Faute de soleil, sache mûrir dans la glace.
Si tu traces une route, attention, tu auras du mal à revenir à l'étendue.
Si tu es un homme appelé à échouer, n'échoue pas toutefois n'importe comment.
21:26 Publié dans Henri Michaux | Lien permanent | Commentaires (0)
13/09/2010
Bernard Noël : genèse
L'extrême exigence de certaines langues poétiques réduit à peu de chose les termes de la rencontre entre un poète et son lecteur. Il suffit d'une ligne ou deux, de quelques mots qui foudroient. On se glisse dans les blancs de la page et cela dure une vie. Avec Bernard Noël ce fut ce poème extrait de Face du silence :
peut-être eût-il fallu graver sur ces galets
l'empreinte de nos masques
et semer peu à peu
tous nos visages de rechange
la porte était ouverte
mais toujours plus lointaine
on nous disait
l'avenir a la fadeur des steppes
et nous laissions faute de mieux
de grands mots dénudés à l'orée du désert
comme autant d'hermès
pour d'autres voyageurs
21:09 Publié dans Bernard Noël | Lien permanent | Commentaires (0)
07/09/2010
Que l'enfant dorme...
A l'orée du jour, parfois, un regard sur les enfants endormis. Une émotion incomparable mâtinée d'une incertaine angoisse... sensations retrouvées dans ce poème de Philippe Jaccottet, jamais cité ici mais accueilli avec ferveur.
Arrête-toi, enfant : tes yeux ne sont pas faits pour voir cela,
fermes-les encore un moment, dors en aveugle,
oh encore un moment ignore, et que tes yeux
restent pareils au ciel naïf.
Recueille les oiseaux et la lumière
un temps encore,
toi qui grandis pareille à un tremble scintillant,
ou recule - si tu ne veux pas crier de peur
sous le harpon.
19:57 Publié dans Philippe Jaccottet | Lien permanent | Commentaires (0)
05/09/2010
Aimons nos défauts avec Henri Michaux
La poésie peut également servir de béquille et de miroir régénérant ! Trois exemples extraits de Poteaux d'angle.
Avec tes défauts, pas de hâte. Ne va pas à la légère les corriger. Qu'irais-tu mettre à la place ?
Garde ta mauvaise mémoire. Elle a sa raison d'être, sans doute.
Garde intacte ta faiblesse. Ne cherche pas à acquérir des forces, de celles surtout qui ne sont pas pour toi, qui ne te sont pas destinées, dont la nature te préservait, te préparant à autre chose.
18:03 Publié dans Henri Michaux | Lien permanent | Commentaires (0)
04/09/2010
Eloge de la littérature
Quittons Georges Perros quelque temps sur cette profession de foi que l'on aimerait voir inscrite sur tous les frontons des librairies :
Aimer la littérature, c'est être persuadé qu'il y a toujours une phrase écrite qui nous re-donnera le goût de vivre, si souvent en défaut à écouter les hommes. Soi-même, entre autres.
21:37 Publié dans Georges Perros | Lien permanent | Commentaires (0)
03/09/2010
L'homme de la nuit
En cheminant dans les pages de Papiers collés : correspondances, passerelles, grimaces et fulgurances.
Je ne suis ni du matin ni de l'après-midi ni du soir. Un peu de la nuit. Mauvaise fréquentation.
Et plus loin :
La poésie est à l'ordre de la nuit.
22:08 Publié dans Georges Perros | Lien permanent | Commentaires (0)
01/09/2010
Noir de monde
A la table de Perros convions aujourd'hui par ce titre Alain Bashung qui chantait, il y a si peu encore, Je suis noir de monde sur un album indispensable, L'imprudence. Derrière nos visages combien de figures s'animent, tenues au silence le plus souvent, mais bien là, présentes, pesantes ? Comment les retenir ?
Ne pas dire plus qu'on ne voit
plus qu'on ne sait plus qu'on ne sent
c'est un métier très difficile
car la fable est au bout du compte
Deux hommes face à la même chose
la décrivent tout autrement
et combien d'hommes dans un homme ?
21:52 Publié dans Georges Perros | Lien permanent | Commentaires (0)