21/03/2014
Tard dans la vie
Parfois un poète sent dans l'air une vibration métallique.
Il se sait à la veille d'une infime tragédie.
Ne devinant quel pan de sa vie va se détacher, mais redoutant cet instant, il écrit.
Que peut-il faire d'autre ?...
Parfois il s'appelle Pierre Reverdy. Il a le regard doux, charbonneux et triste. Il écrit Tard dans la vie.
Je suis dur
je suis tendre
Et j'ai perdu mon temps
à rêver sans dormir
à dormir en marchant
Partout où j'ai passé
j'ai trouvé mon absence
je ne suis nulle part
excepté le néant
mais je porte accroché au plus haut des entrailles
à la place où la foudre a frappé trop souvent
un coeur où chaque mot a laissé son entaille
et d'où ma vie s'égoutte au moindre mouvement
22:03 Publié dans Pierre Reverdy | Lien permanent | Commentaires (0)
02/02/2010
Tamis
Il y a au frontispice de ce blog un mot ami : tamis. Un mot-fétiche, un mot-amulette, un mot qui, bizarrement, n'avait pas encore trouvé son reflet dans un autre poème. C'est chose faite avec cette page de Pierre Reverdy extraite du Chant des morts, un recueil hanté par la folie guerrière des années 40.
Je ne peux pas choisir ce que je voudrais dire
Le crêpe luit
La fête bat son plein
Le coeur qui flotte au vent
La nuit me sert de cible
Dans le tamis des jours flétris
Il y a la cire
et le miel de ta chevelure
Dans la marée montante du matin
21:56 Publié dans Pierre Reverdy | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : reverdy