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25/10/2012

Comprendre, enfin

Lire et relire le même poème, maintes et maintes fois, est comme s'abîmer dans la contemplation d'une face montagneuse. Au fil du temps apparaissent dans la roche de nouvelles lignes de faille, de nouvelles voies, jusqu'à ce que se dévoile la trace la plus simple. Ainsi ce soir la conclusion des Poèmes de Samuel Wood de Louis-René Des Forêts sonne comme la plus évidente des définitions de ce qu'est la vox poetik :

Une ombre peut-être, rien qu'une ombre inventée

et nommée pour les besoins de la cause

tout lien rompu avec sa propre figure.

Si faire entendre une voix venue d'ailleurs

inaccessible au temps et à l'usure

se révèle non moins illusoire qu'un rêve

il y a pourtant en elle quelque chose qui dure

même après que s'en est perdu le sens

son timbre vibre encore au loin comme un orage

dont on ne sait s'il se rapproche ou s'en va.

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