26/02/2012
Masque de la vie
Où finit le poème ? Une autre leçon lusophone, un autre poète en son miroir, Jorge de Sena. Derrière ces mots, l'ombre immense, incontournable de Fernando Pessoa. Le poème se nomme Post-scriptum et pourrait s'apposer effectivement au terme d'une improbable et universelle anthologie de la poésie d'hier et d'aujourd'hui.
Je ne serai pas même le réconfort des tristes,
des humiliés ou de ceux en qui bout la rage
d'une vie toute entière peu à peu trahie.
Non, je ne serai certainement rien de ce que l'on garde
ou de ce qui sert,
et je mourrai, quand viendra l'heure, en tête à tête
avec moi-même.
Ce n'est que craintivement, au cours des heures mortes,
que me lira
se cachant de tous et de lui-même,
curieux, celui qui accepte d'imaginer
combien la poésie elle-même est masque de la vie.
21:16 Publié dans Jorge de Sena | Lien permanent | Commentaires (0)
07/12/2009
Contribution poétique et portugaise à un débat idiot et français
Je suis moi-même ma patrie. La patrie
qui me fait écrire est la langue dans laquelle le hasard des
générations
m'a fait naître. Et celle qui me fait agir et vivre est cette
rage que m'inspire le manque d'humanité de ce monde-ci
puisque je ne crois pas à l'autre, et que la seule chose
que je voudrais,
c'est qu'il soit autre que ce qu'il est.
Jorge de Sena, in Peregrinatio ad loca infecta - 1969
22:39 Publié dans Jorge de Sena, Portugal | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jorge de sena