23/08/2010
Pour se souvenir des soirs d'été
Il semblerait qu'Antoine Emaz soit plutôt un homme des terres atlantiques, des landes et du sable. Tant pis on lui empruntera quand même ces mots rares et précieux pour parler de certaines terres du Sud, jamais loin des montagnes.
Soir. De hauts nuages, de la lumière lente (...) A travers l'heure en reviennent d'autres, aussi bleues. A nouveau regarder.
Retrouver comment croire reprendre en main. Du calme et du bleu bien là pourtant. Du bleu surtout : le calme suit vite quand le bleu est tel, sans aucun vent.
Soir. Sans fin les yeux dans le ciel silencieux. On se dissout dans l'air, dans l'épaisseur cassée, poudroyée d'une seule couleur immensément fine et légère, à ciel ouvert.
16:21 Publié dans Antoine Emaz | Lien permanent | Commentaires (0)
11/05/2010
Au pied du mur
A chaque lecture il apporte son lot de réflexions et de sensations. Il s'adapte au temps, aux humeurs car tout un chacun atteint un jour son propre mur. Et chacun doit trouver les réponses aux questions que posent le mur. Et il arrive qu'un poème aide à chercher, au moins à chercher. Le Poème du mur d'Antoine Emaz est l'un de ces poèmes.
Face au mur, les pages ont peu d'importance : les mots ne sauvent pas.
Ils retardent tout de même un peu la fin.
A force de retarder...
On ne sait pas.
-
Le mur : ce qui interdit.
-
On se demande parfois si, un jour, on arrivera à se libérer de ce qui encombre depuis longtemps et dont on n'a jamais voulu, quand on y réfléchit bien. Mais qui reste là.
08:53 Publié dans Antoine Emaz | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : emaz
07/04/2010
Poème serré
Antoine Emaz a le goût des titres justes. Voici un extrait de Poème serré, comme le serait un café peut-être, que l'on trouve dans Caisse claire, comme sa voix sûrement. C'est un talent particulier, une histoire de souffle, un équilibre, que l'on cherche parfois, souvent en vain. Il l'a trouvé, merci à lui et suivons ses traces.
on va au bout
des mots
du corps
après
on ne résiste plus
après c'est du murmure
de vieux airs qui reviennent
permettent d'attendre encore
là
que ça cesse
00:15 Publié dans Antoine Emaz | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : emaz
11/03/2010
Leçon du mur
Afin de lutter efficacement contre certaines tendances à l'encroûtement, et à la bêtise - deux axes d'infléchissement propres à l'homme - faisons dialoguer ici deux poètes qui n'ont rien de commun sauf la lucidité, Fernando Arrabal et Antoine Emaz :
D'Arrabal à qui l'on parlait de ces racines répondit : Mes racines ? Je ne suis pas un géranium.
D'Antoine Emaz, ce poème d'En-deça :
Leçon du mur : bouger n'est qu'une vaine dépense d'énergie, une illusion de puissance. Devenir inerte, concentrer la force, telle est la sagesse.
Mais le goût de l'élan, de l'avancée, du saut... Mais le désir.
La sagesse du mur ne convient pas.
12:42 Publié dans Antoine Emaz | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : emaz, arrabal
21/11/2009
La matière du poète
Antoine Emaz est un poète en vie. C'est à dire qu'il pense et écrit maintenant, il n'est sur aucun piédestal édifié par le temps, il n'a pas de légende, il n'a pas de visage, il est tout entier et seulement dans ses mots. Des mots rares qui forment une langue limpide qu'on lira en murmurant, qu'on relira en le remerciant d'être vivant.
On pose les mots sur la table comme de petites masses de terre molle : ils sont là tièdes, il n'y a bientôt plus qu'eux dans les yeux. (...) A certains moments, on voudrait rester là, border les mots, tirer un rideau lourd juste derrière les choses, au ras. Que plus personne ne touche à rien. Et fermer l'oeil.
17:02 Publié dans Antoine Emaz | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : emaz