13/09/2017
Pensées sous les nuages
Par essence, le poète est proche du ciel. Les silences et la densité qu'il insère dans ses mots puisent leurs origines dans la contemplation, d'un mur, d'un jardin, de l'horizon, et donc, souvent, du ciel. La lumière est sa compagne; que le soleil, les étoiles, les aubes et les couchants lui soient un temps dissimulés, et le voilà qui doute, s'interroge, intériorise cette absence, et nous la rend plus lumineuse que si un ciel d'été l'illuminait.
Philippe Jaccottet, première page de Pensées sous les nuages.
- Il est vrai qu'on aura peu vu le soleil tous ces jours,
espérer sous tant de nuages est moins facile,
le socle des montagnes fume de trop de brouillard...
(Il faut pourtant que nous n'ayons guère de force
pour lâcher prise faute d'un peu de soleil
et ne pouvoir porter sur les épaules, quelques heures,
un fagot de nuages...
Il faut que nous soyons restés bien naïfs
pour nous croire sauvés par le bleu du ciel
ou châtiés par l'orage et par la nuit.)
18:45 Publié dans Philippe Jaccottet | Lien permanent | Commentaires (0)
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