06/05/2017
Un sourire entre les pierres
Ici Paris, tension, convulsion, répulsion. Les yeux brûlent. Le réel s'orne de figures blêmes, parle la langue des blattes, chaque jour beauté mutilée.
On cherche la finesse, on réclame l'intelligence, on voudrait une sérénité inaccessible. Les vivants sont perdus, seuls les disparus parlent au coeur.
Leur silence, leur élégance traversent le temps et sont un baume. Claude Esteban est la voix qui nous caresse. Extrait de Sur la dernière lande.
Et peut-être que tout était écrit dans le livre
mais le livre s'est perdu
ou quelqu'un l'a jeté dans les ronces
sans le lire
n'importe, ce qui fut écrit
demeure, même
obscur, un autre qui n'a pas vécu
tout cela
et sans connaître la langue du livre, comprendra
chaque mot
et quand il aura lu, quelque chose
de nous se lèvera
un souffle, une sorte de sourire entre les pierres.
12:20 Publié dans Claude Esteban | Lien permanent | Commentaires (0)
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