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23/08/2015

Dentelles poétiques

La tentation fut grande de stopper sur un compte rond : 5 ans, 300 notes, 60 poètes cités.

L'équation était parfaite mais c'était sans compter sur René Char et les Dentelles de Montmirail.

Un poète, une montagne du Sud, féérie de calcaires et de vignes. Un homme qui marche, bâton en main, mots en tête et les bons comptes s'effacèrent derrière ces fulgurances poétiques.

Aussi le voyage se poursuit, au rythme lent de la contemplation. Imaginons maintenant le pas lourd de René Char, colosse d'argile, laissant glisser son regard sur la roche et le ciel, dialoguant avec la montagne, sa mémoire et un rien d'éternité.

Au sommet du mont, parmi les cailloux, les trompettes de terre cuite des hommes des vieilles gelées blanches pépiaient comme de petits aigles.

Pour une douleur drue, s'il y a douleur.

La poésie vit d'insomnie perpétuelle.

Il semble que ce soit le ciel qui ait le dernier mot. Mais il le prononce à voix si basse que nul ne l'entend jamais.

Il n'y a pas de repli, seulement une patience millénaire sur laquelle nous sommes appuyés.

Dormez, désespérés, c'est bientôt jour, un jour d'hiver.

Nous n'avons qu'une ressource avec la mort : faire de l'art avant elle.

 

 

09:03 Publié dans René Char | Lien permanent | Commentaires (0)