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08/12/2014

Quelqu'un, encore une fois

Parfois, tous les jours se ressemblent, et c'est tant mieux, finalement. Ne pas craindre la répétition, enchâsser sur la même chaîne ces jours de rien qui auront leur grandeur au moment du décompte. Ne pas fuir la répétition, la magnifier, la sereinement conter. Et donc, répéter encore une fois que Claude Esteban écrivit dans La mort à distance le plus implacable et le plus essentiel commentaire sur la beauté de l'existence humaine tout en narrant sa finitude.

Quelqu'un, et c'est n'importe qui, dispose de ma tête comme d'une maison vide, il entre, il sort, il claque chaque porte derrière lui et j'assiste impuissant à ce tintamarre.

Quelqu'un, et c'est peut-être moi, prend mes pensées les plus secrètes et les froisse dans sa main et les recouvre de poussière.

Quelqu'un et beaucoup de temps a passé, traverse lentement la chambre et s'arrête et contemple, sans me voir, le saccage.

Quelqu'un, n'importe où, ramasse les morceaux de mon ombre.