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26/06/2014

La grande vie

Les amants de la poésie sont parfois excessifs, vivent dans un monde de quartz et d'écume... Mais l'objet de leur adoration échappe à toute raison : pages, mots, vers, chants auxquels une voix donne grâce et force... et plus d'un, plus d'une sauvés par cinq minutes de lecture au coeur de la nuit.

Prenez Christian Bobin : en voilà encore un, coeur poreux, réchappé d'on ne sait quelle faille... Excessif, il l'est mais ne le jugeons pas, écoutons-le. Peut-être sa voix, extraite de La grande vie, en sauvera-t-elle d'autre...

J'aurai passé mes jours à regarder le reflet de la vie sur la rivière de papier blanc. Ce n'est pas ce qu'on appelle "vivre". C'est beaucoup mieux.

Ah ! ne m'enlevez pas la poésie, elle m'est plus précieuse que la vie, elle est la vie même, révélée, sortie par deux mains d'or des eaux du néant, ruisselante de soleil.

La poésie, c'est la grande vie.

06/06/2014

Avec le bleu pour seul guide

Echo d'une course entre ciel et mer, réponse de Jean-Michel Maulpoix à  Kenneth White, illustration par une nouvelle page de l'inépuisable Histoire de bleu qu'une seule couleur guide nos tours et détours sur les franges du silence.

Compose avec ce bleu.

Cette histoire t'appartient. Tu ne pourras jamais te défaire de tout le vague qui s'accumule en toi : tu t'y emploieras, c'est assez. Dresse-toi sur tes faiblesses autant que sur tes forces : ne résiste pas à celui que tu es. Sache reconnaître combien le ciel est pauvre tandis que la terre mélange la misère à la beauté. Dans les yeux de tes semblables l'infini n'est jamais monotone. Tes limites sont certaines : fais en sorte qu'elles soient vraiment tiennes. Ne fais pas de l'oubli un mauvais usage. Garde en réserve de l'espérance pour les heures de disette : il te faudra quelque jour rendre des comptes.

04/06/2014

Finisterra

L'expérience physique et sensuelle d'une raison poétique : marcher, courir, voir, sentir, dans le décor même d'un poème. En éprouver les ressorts intimes, la voie initiale, dialoguer une seconde avec la matrice : pieds dans les fougères, tête au vent, oeil dans le bleu. Accompagner Kenneth White, en parcourant, au sens premier, son Finisterra ou la logique de la baie de Lannion, et devenir cet homme...

(...) en homme qui a étudié

la grammaire du granit

j'ai marché en ce lieu

en homme qui voudrait faire l'équation

entre paysage et pensée

j'ai marché en ce lieu

en homme qui aime

les voies et les vagues du silence

j'ai marché en ce lieu (...)