30/01/2014
Hiver
Une fois n'est pas coutume, l'extrait du jour sera long, comme l'est l'hiver, comme l'est ce poème d'Antoine Emaz. On a bien tenté de l'incurver, de le creuser, de le fouiller, mais il était déjà au plus près du nu. Les mots malaxés et retournés comme de la tourbe, plus rien à bouger, juste répéter et faire passer.
le ciel se défait
en sous-couches successives
se délite
on a les mots en main
comme des étoiles
qui tiennent mal
***
continuer le travail
passer delà cette coque de ciel
ou s'écraser
***
on tourne autour de quel vrai
mal en mots
on gravite avec les mots autour
de quoi
muet
qui force à tourner autour
***
encore une fois
l'élan l'impact
et le corps s'amenuise
***
à chaque fois
il y a ce redressement
et les mots reviennent
d'où plus loin que les mains
dans les mains
comme des muscles nets
plus maigres
à l'intérieur
à chaque fois émerger
c'est étrange
ça parle juste
de travers
09:07 Publié dans Antoine Emaz | Lien permanent | Commentaires (0)
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