23/04/2012
Pensées sous les nuages (II)
Après tout, pour certains, la poésie n'est peut-être quel le seul récit possible d'une vie. Le commentaire, en filigranes, des silences d'une vie. Une porte ouverte, l'unique, insufflant la parole aux mutiques, aux taiseux, la transformant en rais de lumière. De ces montagnes, Philippe Jaccottet façonne cette porte avec un art consommé de la mesure.
Cette montagne a son double dans mon coeur.
Je m'adosse à son ombre,
je recueille dans mes mains son silence
afin qu'il gagne en moi et hors de moi,
qu'il s'étende, qu'il apaise et purifie.
Me voici vêtu d'elle comme d'un manteau.
Mais plus puissante, dirait-on, que les montagnes
et toute lame blanche sortie de leur forge,
la frêle clef du sourire.
20:40 Publié dans Philippe Jaccottet | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.