12/07/2011
L'insupportable
Il arrive que le poème nous mène à lire l'insupportable, mais l'on poursuit la lecture. Le don du poète, son talent autant que son offrande, est de nous apprendre à supporter ce qui nous broie. Plus qu'aucun autre, parfois, Claude Esteban fut dans cette voie...
A la même heure du soir un mot
s'efface, un
autre et c'est chaque soir comme un peu
de moi qui meurt
car il suffit
qu'une chose n'ait plus de nom
pour que toute la phrase du monde
se défasse
et la mémoire ne peut
rien et c'est chaque soir comme si
ce peu de moi bougeait chaque fois
moins, bougeait encore.
00:37 Publié dans Claude Esteban | Lien permanent | Commentaires (0)
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