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06/06/2010

Un long poème pour l'été qui vient

Celui-ci est de Claude Esteban. Il est venu entre deux gares de Bourgogne alors que le train marquait le pas, que des fermes isolées glissaient lentement sur un fond de collines vertes et que les arbres et les haies devenaient ombres rasantes.

On est seul, on est content d'être seul, on s'est assis

devant la porte de chez soi et l'on attend sur une chaise

que quelque chose arrive d'irréparable, peut-être

presque rien, un oiseau qui chanterait ou ce nuage

qui ressemble un instant à une chevelure de femme

et qui se perd dans la queue rose d'un dragon, ce n'est

rien, c'est le soir simplement qui bouge sur la campagne

et comme on est content qu'il ne se passe que cela

car on a tant vécu, on aurait pu verser beaucoup de larmes

sur les autres, sur soi, et maintenant on ne peut plus

on reste là, il fait si bon parfois quand le soir tombe

et qu'on regarde simplement ses mains.

22:23 Publié dans Claude Esteban | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : esteban

05/06/2010

Michaux ne défile pas

Michaux ou l'art de dire non pour s'affirmer, de ne pas défiler sans se défiler, et de voyager autrement. Trois nouveaux extraits de Poteaux d'angle, inépuisable source de réflexion.

 

Tu laisses quelqu'un nager en toi, aménager en toi, faire du plâtre en toi et tu veux encore être toi-même !


Pour se délivrer d'incertitude, ils défilent pensant qu'ils déferlent, coeur d'enfants dans un corps de foule. Et toi ?


Non, non, pas acquérir. Voyager pour t'appauvrir. Voilà ce dont tu as besoin.

10:49 Publié dans Henri Michaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : michaux